Ces orages-là – Sandrine Collette
Roman noirAuteur : Sandrine Collette
Genre : roman noir
Nombre de pages : 300
Éditions JC Lattès (6 janvier 2021)
Clémence s’est enfuie. Elle se retrouve avec ses peurs, ses angoisses et ses doutes dans une nouvelle maison avec jardin. Petit, mais bien touffu et effrayant. Pour elle. Au fond du jardin, un petit bassin en pierres dans lequel nagent quatre poissons. Et demi.
Je remercie l’autrice pour sa chaleureuse dédicace et les Éditions JC Lattès pour la lecture du nouveau roman de Sandrine Collette.
Replay de l’Apéro des Caro du 13/01/2021
Tant qu’on souffre, c’est qu’on n’est pas mort.
Certes. Dans ce cas, Clémence est loin d’être morte. Car pour souffrir, elle souffre !
Victime d’une relation toxique, cette jeune femme en perdition a tout quitté en espérant faire le vide. Malheureusement, nos problèmes nous collent à la peau. Et malgré tout le mal qu’il lui a fait, ses sentiments envers Thomas sont complexes. Sa haine la rend forte tandis que son amour la rend vulnérable, car comment croire qu’un homme qui vous aime puisse vous faire autant de mal ?
Ne ratez pas le prologue ! Soyez attentifs dès la toute 1ère page car la scène est choc et elle vous hantera pendant toute votre lecture !
Un homme bipolaire, une forêt qui cache tous les vices, et une jeune femme qui ferait tout par amour. Jusqu’à se désarmer elle-même. Jusqu’à n’être plus que l’ombre d’elle-même. Mais qui réussit néanmoins à avoir assez de forces pour partir. Seule. Loin. Pour tout recommencer. Malheureusement, parfois la volonté seule ne suffit pas. Mais sur qui peut-elle donc compter ?
Si on lui avait dit.
Si on avait eu l’honnêteté, le cran de lui dire, merde !
Que partir, ce n’était rien.
C’était après, que le cauchemar commençait. Avant, c’était – déjà l’enfer, croyait-elle, mais en fait : du pipi de chat, à côté de ce qui allait l’attendre. Et de cela, personne ne l’avait prévenue. Et déjà, partir avait été une épouvante.
Sandrine Collette m’a surprise avec ce sujet sur lequel je ne l’attendais pas. Mais plutôt que de nous parler des relations toxiques pendant, elle nous parle de l’après et c’est là que réside tout l’intérêt du roman. Car on pense souvent que le plus dur c’est de partir, alors qu’en réalité, c’est lorsqu’on se retrouve seul, avec nos angoisses, nos doutes et nos démons qu’on est le plus vulnérable. Ne dit-on pas qu’il vaut mieux être mal accompagné que seul car l’être humain n’est pas fait pour vivre seul ? Mais alors, comment s’en sortir ? Où puiser des forces pour aller mieux ? Enfin, la personne la plus faible l’est-elle vraiment ? Quels tumultes peut-elle couver en elle ? On en parle de ces orages-là ?
La romancière a le don de savoir se renouveler ! J’ai aimé tous les romans de Sandrine que j’ai lus jusqu’à présent. Celui-ci m’a d’abord laissée dubitative, puis je l’ai digéré et relu (c’est rarissime !) pour mieux l’apprécier. Il n’y a qu’elle pour imaginer le calvaire que Thomas fait vivre à Clémence (cette forêt, non mais…). Avec un final en apothéose ! Car inattendu et tellement puissant. Contestable aussi. Mais c’est tout l’intérêt des romans : nous bouleverser dans nos certitudes. Et Sandrine le fait admirablement bien avec son style inimitable !
C’est la perte qui donne conscience de la valeur d’une chose : tant qu’on l’a, cela parait normal. Il faut la peur pour se rendre compte que rien ne va de soi, et rien n’est éternel. Le bonheur est un travail, pense-t-elle.
Présentation du roman aux Éditions JC Lattès
A propos de l’auteur : Sandrine Collette vit dans le Morvan. Elle est notamment l’auteure de Des nœuds d’acier, Les larmes noires sur la terre, Juste après la vague. Son dernier roman, Et toujours les forêts a été couronné, entre autre, par le Prix du Livre France Bleu PAGE des libraires 2020, le Grand Prix RTL Lire et le Prix de La Closerie des Lilas.
Sandrine Collette, ce sera l’autrice que je découvrirai en 2021 !
Je te le souhaite ! J’adore sa plume. Je serai à l’affût de ton avis !
Tu te doutes que j’ai lu ta chronique avec un intérêt tout particulier .
Et j’aime ce que j’ai lu ! Et ta volonté de comprendre et ressentir, quitte à le relire.
Épatante Caro
Comme un chien qui flaire une piste, j’avais besoin de (res)sentir au plus juste 😉