Interview Blog Tour Ragnar Jónasson
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Interview
L’interview Carobookine dans le cadre du Blog Tour Ragnar Jónasson.
Ragnar Jónasson
Grand lecteur d’Agatha Christie dès son plus jeune âge – et plus tard de P.D. James ou Peter May –, Ragnar Jónasson entreprend la traduction, à 17 ans, de quatorze de ses romans en islandais. Avocat et professeur de droit à l’Université de Reykjavik, il est aussi écrivain et le cofondateur du Festival international de romans policiers «Iceland Noir».
Aujourd’hui, il me fait le plaisir de répondre à mes questions.
Crédit photo : Sigurjon Sigurjonsson
Les multiples traductions des romans d’Agatha Christie que vous avez effectuées vous ont-elles influencé dans votre travail d’écriture ?
Ragnar Jónasson : Agatha Christie fait certainement partie des auteurs qui m’ont influencé mais il y en a bien d’autres. Christie était experte en intrigues et avait un véritable sens de la mise en scène, j’espère avoir appris cela d’elle. Traduire ses livres m’a aidé à comprendre la construction d’un roman policier, cela m’a permis d’aborder plus facilement l’écriture de mon premier livre.
Vous écrivez : «Ici, l’automne n’était pas une véritable saison, plutôt un état d’esprit.»
Qu’entendez-vous par là ?
Ragnar Jónasson : En Islande, il y a peu de différence entre l’automne et l’hiver. Il arrive fréquemment qu’en septembre, il y ait des vents forts et un climat hivernal.
Vous écrivez : «La liberté est une chose merveilleuse, même si la responsabilité qui l’accompagne peut sembler un fardeau pénible.»
D’après vous, sommes-nous maitres de notre destin ?
Ragnar Jónasson : Je pense qu’il est nécessaire de remettre cette formule dans son contexte. Le personnage à l’origine de cette phrase est véritablement aux prises avec ses problèmes personnels et résiste à la violence qui s’abat sur sa famille comme un véritable fardeau. Mais, de manière générale, liberté et responsabilité vont souvent de pair.
Dans Snjór, tout comme dans Mörk, vous abordez le thème de la violence conjugale.
Est-ce un sujet qui vous tient à cœur ?
Ragnar Jónasson : Dans le polar scandinave, une solide tradition veut que, sous-jacent à l’intrigue policière elle-même, on aborde un sujet important, et dans Mörk, la violence conjugale est un fil rouge qui traverse tout le roman. Dans un pays paisible comme l’Islande, un auteur de polars a besoin d’aller au-delà des apparences et d’analyser les crimes qui ne sont pas visibles de prime abord et la violence conjugale fait partie intégrante de nos sociétés, qu’elles vivent en paix ou non.
Jódis, une vieille femme, demande à Ari Thor s’il pense que «le passé détient les clés du mystère du présent».
Pensez-vous que tout acte trouve racine dans le poids du passé ?
Ragnar Jónasson : Comme je l’ai déjà dit, pour une communauté comme l’Islande, il est important d’écrire des intrigues policières plausibles mais c’est aussi un défi car il y a peu de crimes commis dans le pays. Donc l’une des clés est de s’intéresser au passé et aux secrets qui peuvent s’y trouver ; c’est un thème que j’utilise pas mal dans la série.
Dans cette région du globe où vous avez décidé de situer vos intrigues, vous dites que, vers la mi-novembre, le soleil disparaît pendant plusieurs mois derrière les montagnes pour ne revenir qu’à la fin janvier, lors de la fête du soleil.
Avez-vous déjà participé à cette fête ? Pouvez-vous nous raconter votre expérience ?
Ragnar Jónasson : En fait, je n’ai jamais assisté à cette célébration car je vis à Reykjavik et passe généralement plus de temps à Siglujördur en été qu’en hiver. Mais je crois que mon grand-père la décrit très bien dans le chapitre d’un de ses livres que j’ai ajouté à la fin de Mörk.
Dans votre épilogue, vous laissez des ouvertures. Ari se dit : «il fallait que le temps des secrets prennent fin», et il s’interroge sur son couple avec Kristín : « Alors, jamais deux sans trois ?»
Seriez-vous en train de nous faire comprendre qu’il y aura une suite aux aventures d’Ari Thór ?
Ragnar Jónasson : Pour l’instant, dans la série d’Ari Thor, il y a trois livres dont l’action se déroule entre celles de Snjór et Mörk. Il n’y a pas encore de suite aux péripéties de Mörk pour Ari, mais j’ai quelques idées sur ce qui pourrait lui arriver et j’ai déjà écrit plusieurs chapitres, du moins pour moi.
À tous ceux qui ne connaissent ni l’Islande, ni vos romans, qu'aimeriez-vous leur dire pour les inciter à découvrir les aventures d’Ari Thór ?
Ragnar Jónasson : Je recommande bien sûr de visiter l’Islande et plus particulièrement d’aller tout au nord, à Siglufjördur. Le meilleur moment pour s’y rendre est probablement la période de mai à août quand la neige (avec une peu de chance) a disparu et que les jours sont très longs. En juin, il peut faire jour pendant presque vingt-quatre heures à Siglufjördur, c’est vraiment incroyable.
Ragnar Jónasson, je vous remercie sincèrement d’avoir joué le jeu des confidences.
Rendez-vous le 27 mars sur la Page Facebook des Lectures de Mylène pour découvrir une nouvelle surprise !
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Bonsoir,
Merci pour cette interview très intéressante ! J'ai lu Snjór et j'ai beaucoup aimé ! Et j'ai hâte de pouvoir lire Mörk…
Bonne soirée.
Avec plaisir !