Disparaître – Mathieu Menegaux

Auteur : Mathieu Menegaux

Genre : Littérature française

Nombre de pages : 216

Éditions Grasset (8 janvier 2020)

Paris, 18ème arrondissement. Une jeune femme tombe du 6ème étage. Un cri. Un bruit d’impact. Une mort violente. 

Saint-Jean-Cap-Ferrat, dans les Alpes maritimes. Le corps d’un homme, noyé, s’échoue sur une plage. Un corps nu. Un visage défiguré. Toute trace d’empreintes volontairement effacée. Une mort suspecte. 

À Paris, comme à Nice, deux flics sont réquisitionnés. Pour identifier la victime. Mener l’enquête. Faire toute la lumière sur les causes des décès. Ou pas…

Je remercie l’auteur et les Éditions Grasset pour la lecture du nouveau roman de Mathieu Menegaux.

Dans la rubrique « faits divers », Mathieu Menegaux s’attaque à un nouveau sujet d’actualité : la disparition. 

Saviez-vous qu’en France chaque année près de 5000 personnes disparaissent, volontairement ? Un jour, alors qu’ils vont chercher le pain ou acheter des cigarettes, ils ne reviennent pas. Ils sont partis sans prévenir. Leurs proches laissés dans l’incertitude la plus totale. Parfois ils ont tellement bien préparé leur fuite que personne ne saura jamais ce qu’ils sont devenus. Et parfois, au contraire, leur passé les rattrape. 

Comme à son habitude, l’auteur aime présenter une situation fragile : un homme, une femme, une carrière, des aspérités, au début tout va pour le mieux. Mais, comme l’équilibre est précaire, Mathieu Menegaux insère une faille dans le système. Un petit moment de faiblesse, une mauvaise décision, un instant de laisser-aller et notre personnage principal se retrouve dans une situation impossible. Improbable. Et irréversible.

Blaise Pascal disait : « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ». Une fois l’engrenage enclenché, notre homme bien sous tout rapport peut essayer de se raisonner, il n’en reste pas moins qu’il a commis une erreur. C’est un fait. Mais tout le monde peut se tromper. Et un homme bien doit savoir se reprendre et faire de son mieux pour réparer sa faute. Être clair. Sur le papier, oui, mais dans la vraie, ce n’est pas toujours aussi simple, il faut parfois savoir y mettre les formes. 

Pas de confession, d’acte de contrition ni de demande de pardon. L’hypocrisie américaine le révulse ; il lui préfère les secrets de famille à la française, bien enfouis.

Moi, ce que j’aime chez Mathieu Menegaux, c’est sa capacité à jouer avec ses personnages autant qu’avec les apparences. Ces gens qui pourraient être vous ou moi. Un jour, la situation bascule et on ne peut lutter. Une jeune femme épanouie peut partir en burn out. Un gendre idéal devenir le pire salaud. Et en même temps quelqu’un qui a payé cher ses erreurs passées peut avoir droit à une deuxième chance. Ainsi, compte tenu d’un contexte, et d’un environnement personnel à un moment M, un homme ou une femme peuvent être amenés à prendre une décision radicale.
Mathieu Menegaux observe le monde dans lequel on vit, il analyse, prend des notes et il nous sert une histoire pour nous faire réagir. 

On reconnait le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va, disait Jacques Prévert. 

 

Disparaître, un roman court et intense qui vous tient en haleine sur 200 pages et vous laisse en plan avec 1000 questions. Vous allez essayer de vous refaire le fil de l’histoire mais face à la fragilité de la situation, vous ferez le constat suivant : ce qui est fait est fait. On a beau essayer de s’arranger avec notre conscience, on doit faire avec. Ou pas…

 

#Disparaître #NetGalleyFrance

Présentation du roman aux Éditions Grasset

 

A propos de l’auteur : Mathieu Menegaux est né en 1967. Il est l’auteur Je me suis tue, primé aux Journées du Livre de Sablet, de Un fils parfait, prix Claude Chabrol du roman noir, porté à l’écran en 2019 (France 2) et de Est-ce ainsi que les hommes jugent ?, prix Yourcenar.

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