Un fils parfait – Mathieu Menegaux
Coup de coeur . Littérature françaiseAuteur : Mathieu Menegaux
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 240
Éditions Grasset (1er février 2017)
Daphné vit un rêve de petite fille : la princesse a rencontré son prince charmant, Maxime. Il est beau, brillant et c'est un père attentionné avec leurs deux filles, leur vie est un conte de fée.
Daphné est une femme qui réussit à concilier vie de famille et carrière professionnelle, en partie grâce à son mari très présent, ce qui lui permet d'être en déplacement professionnel la moitié de la semaine.
Mais un soir, alors qu'elle se retrouve seule avec ses filles, sa fille ainée lui révèle qu'il abuse d'elles. En un instant, sa vie dérape, le château de cartes s’effondre, Daphné se retrouve seule au monde.
Je remercie chaleureusement les Éditions Grasset pour la lecture du deuxième roman de Mathieu Menegaux.
Depuis quelques semaines, j’entends parler de ce livre qui traite d’une histoire sordide : celle de l’agression sexuelle d’un père envers ses filles. Il fallait que je le lise pour mon faire mon avis. Et, je suis heureuse de l’avoir fait. Je vous explique pourquoi tout de suite.
Un fils parfait.
Le titre est bien trouvé car le livre est en fait une longue lettre que Daphné écrit à l’attention d’Elise, la mère de Maxime. Pour tout événement, il y a deux versions et Daphné a besoin de raconter la sienne pour faire réagir sa belle-mère, qu’elle comprenne enfin ce qui s’est vraiment passé. Car, s’il est impossible pour une femme d’admettre que son mari abuse de ses filles, comment une mère pourrait-elle croire que son fils puisse être pervers à ce point ?
Un fils parfait est un roman inspiré d’une histoire vraie. Ce qui nous met dans une situation délicate car on comprend combien la réalité peut être parfois bien pire que la fiction…
Ici, Maxime est un manipulateur car, s’il est bien celui qui pratique l’inceste, il réussit tout de même à faire passer Daphné pour folle. Contre toute attente, elle est isolée de son foyer et de ses filles dont la garde est confiée à leur père. On a beau avoir foi en la justice de son pays, il y a parfois des situations absurdes et incontrôlables.
Compte tenu du sujet, il m'est difficile d'utiliser ces mots mais l’écriture de Mathieu Menegaux est très plaisante, j’admire son talent d’écrivain (d’autant qu’il est ici dans la peau d’une femme et qu’il réussit à merveille la métamorphose, on dirait vraiment que c’est une femme qui couche ces mots sur le papier). Je me demandais comment il allait bien pouvoir terminer son roman et j'ai été surprise par la fin. Ce livre m'a bouleversée.
Un fils parfait est un roman court, intime et délicat.
Le combat d’une mère qui frappe en plein cœur.
En écrivant ces lignes je me rends compte que nous ne sommes pas si éloignées l’une de l’autre après tout. Comme vous, j’ai refusé l’évidence, comme vous j’ai été abusée par un pervers de la pire espèce, et comme vous j’en paye aujourd’hui les conséquences.
J’ai embrassé ma fille encore une fois, je lui ai mis son doudou dans les bras, et j’ai fermé la porte de la chambre en lui disant bonne nuit ma chérie et à jeudi prochain, travaille bien. Je me suis raccrochée au quotidien, ces mots idiots que l’on prononce mécaniquement, sans y penser, certains que nous sommes de vivre dans un monde protégé où l’enfance est sacrée.
Présentation du roman chez les Éditions Grasset
Retrouvez ma chronique de Je me suis tue
Découvrez l'interview terrible de l'auteur.
A propos de l’auteur :
Mathieu Menegaux est né en 1967. Son premier roman, Je me suis tue, publié chez Grasset en 2015 et Points en 2017, a obtenu le prix du premier roman des 29e Journées du Livre de Sablet.
Je reviens sur cet article, depuis mon ordinateur c'est plus simple et je préfère échanger sur les blogs que sur Instagram 🙂 Je comprends que ce livre t'ait émue, le sujet est dramatique et il est difficile de ne pas se mettre un minimum à la place de Daphné. Mais comme tu as pu le lire dans mon article je trouve ce récit très, trop facile. Après tout dépend de ce que l'on recherche dans un livre 🙂
J’ai lu ton billet et je me dis que peut-être tu t’attendais plus un témoignage qu’à un roman ?
Oui, je me suis laissé emporter par mon émotion de maman et j’ai beaucoup aimé cette tentative désespérée de Daphné pour raconter sa version des faits, et interpeller sa belle-mère, un dialogue à distance entre les deux femmes qui ont le plus compté dans la vie de Maxime : la mère de ses enfants et sa propre mère.
Eh bien je m'attendais à un roman, je n'aime pas les témoignages. J'ai du mal avec les histoires inspirées de faits réels en fait, ce n'est pas le premier livre du genre qui me pose problème…
Remarque, avec tous les livres qu’il y a à lire, ça te permet de faire le tri 😉