Regarder le noir – 12 écrivains
PolicierCollectif d’auteurs : Barbara Abel, Amélie Antoine, R.J. Ellory, Julie Ewa, Claire Favan, Karine Giebel, Johana Gustawsson, René Manzor, Fred Mars, Olivier Norek, Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet.
Genre : Polar
Nombre de pages : 288
Éditions Belfond (11 juin 2020)
Suite au succès d’Ecouter le noir paru en 2019, Yvan Fauth, du blog EmOtions, a réussi à réunir de nouveau 12 écrivains de talent pour les faire jouer avec nos émotions. Après l’ouïe, c’est à la vue que nous avons affaire.
- Olivier Norek : une ambiance oppressante, un gamin terrible, une amitié suspecte. Cette nouvelle m’a particulièrement touchée par sa « violence tranquille ».
- Abel/Giebel : une prouesse d’écrire à quatre mains avec autant de fluidité dans le texte ! Une intrigue alambiquée mais diablement intéressante.
- Frederic Mars : dans les bas-fonds de Londres, une histoire surprenante, finement étayée et médicalement intéressante.
- Amélie Antoine : « parce qu’Hélène est toujours quoiqu’il arrive polie. Calme, mesurée, aimable. Certains diraient transparente, sans doute. » du Amélie Antoine tout craché ! Il ne faut pas se fier aux apparences.
- Fabrice Papillon : un peu, beaucoup… à la folie !
- Gaëlle Perrin : un petit quelque chose qui prend tant de place dans la vie. Le noir, à l’infini.
- Julie Ewa : une intrigue cruellement actuelle et dépaysante. Une sorte de fait divers qui vous retourne le bide.
- Johana Gustawsson : réinvente la symbolique du Petit Poucet, en sondant la noirceur des sentiments.
- René Manzor : « ceux qui cherchent ne veulent pas forcément trouver » car qui sait ce que l’on découvrira ?
- R.J. Ellory : les gens ne changent jamais. Il faut donc parfois prendre ses responsabilités pour avancer.
- Claire Favan : la fin du monde comme vous ne l’avez jamais imaginée. Définitivement.
Mon avis sur la question ?
Je ne sais si c’est l’exercice de la nouvelle ou le fait de travailler un texte pour Yvan (lecteur passionné vivement apprécié par cette grande famille du Noir), mais ce qui me plait dans ce recueil de nouvelles, c’est la capacité des auteurs à se surpasser.
Lorsqu’on aime une plume, on se réjouit d’un nouveau roman à venir car on sait que l’on va retrouver un cadre, une ambiance, un rythme cher à notre plaisir de lecteur. Ici, c’est le cas pour certains auteurs (Amélie Antoine par exemple, j’ai retrouvé toute sa sensibilité et sa capacité à observer le monde dans lequel on vit), mais il y en a aussi qui ont exploré de nouvelles pistes (Olivier Norek ! Une intrigue incroyablement surprenante, et tellement sombre dans laquelle je ne pouvais pas l’imaginer – et pourtant j’ai été stupéfaite).
J’ai retrouvé avec joie le 4 mains de Barbara Abel et de Karine Giebel ; elles ont réussi à inventer un nouveau style qui leur est propre et qui fonctionne terriblement bien. Je me suis laissé totalement embarquée par le génie de Fabrice Papillon et par le coté humaniste de Julie Ewa.
J’ai découvert Frédéric Mars (et depuis j’ai décidé de lire ses polars glaciaires), Gaëlle Perrin (dont j’ai beaucoup aimé la finesse de l’intrigue), Johana Gustawsson, René Manzor et Claire Favan (ça m’en fait des livres à lire dans les semaines à venir !).
Vous verrez, quand on donne un thème aux auteurs, et notamment celui de la vue, chacun l’interprète à sa façon. Lumière, couleur, forme, mais aussi image mentale, déficience, maladie, voyeurisme, regard des autres… les sujets qui sollicitent votre oeil sont variés et les 11 nouvelles qui vous sont proposées le sont tout autant.
On dit qu’un regard en dit long sur le monde alors, n’attendez plus, lisez Regarder le noir et faites-vous peur/plaisir en scrutant la façon dont ces 12 auteurs appréhendent le nôtre. Vous découvrirez de nouvelles ambiances, de nouveaux personnages et de nouvelles émotions qui vous prendront à la gorge. Et que vous n’êtes pas près d’oublier.
Présentation du roman aux Éditions Belfond
A propos du recueil : douze auteurs prestigieux de noir sont ici réunis et, si chacun a son mode opératoire, le mot d’ordre est le même pour tous : nous faire ouvrir grand les yeux au fil de récits qui jouent avec les différentes interprétations de la vision.
Dans ces nouvelles, ils ont donné libre cours à leur noire imagination pour créer une atmosphère, des personnages inoubliables et une tension qui vous happeront dès les premiers mots… et jusqu’à la chute. Éclectique et surprenant, ce recueil renferme onze expériences exceptionnelles de lecture.
Elle est géniale ta photo ! Merci à tes deux jeunes bonhommes !
Je suis très très touché par cette photo et par tes mots très forts, ta chronique est une pure merveille qui rend magnifiquement hommage aux auteurs qui se sont effectivement surpassés !
Tellement merci…