Les jours brûlants – Laurence Peyrin
Littérature françaiseAuteur : Laurence Peyrin
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 324
Éditions Calmann-Lévy (27 mai 2020)
Modesto, Californie, 1976. Joanne Linaker mène une vie, bourgeoise certes, de mère de famille accomplie : un mari aimant et deux beaux enfants.
Mais un jour, alors qu’elle – la reine du cocktail – rentre de la bibliothèque à vélo, elle se fait violemment agresser par un inconnu qui la traite de connasse et d’espèce de sale pute. En un instant, sa petite vie bien rangée bascule. Qu’a-t-elle fait pour mériter ça ? Rien, et pourtant dans la tête de Joanne rien ne va plus. Alors, elle disparait.
Je remercie les Éditions Calmann-Lévy pour la lecture du nouveau roman de Laurence Peyrin.
DISPARUE
Joanne Lynn Miller Linaker
38 ans
Vue à la fourrière automobile de Modesto
Le 8 juillet 1976
Taille : 1,64m corpulence mince
Peut avoir les cheveux roux.
Allez savoir pourquoi, j’ai toujours été fascinée par les disparitions. Il y a un mystère que je ne peux m’empêcher d’essayer de chercher à comprendre et à éclaircir.
Là, dans la disparition de Joanne, c’est différent. Car le roman est entièrement tournée autour d’elle et que ce côté mystérieux n’existe pas puisqu’on suit Joanne dans sa nouvelle vie. La nouvelle ville dans laquelle elle se réfugie, Las Vegas, le nouveau destin qu’elle a choisi (psychologiquement contrainte, certes), mais tout de même, elle abandonne consciemment mari et enfants adorés. Ce qui est intéressant, c’est qu’il est inutile d’imaginer ce qu’elle devient puisque le lecteur vit avec elle. Elle vit, ressent, espère. Et nous vivons avec elle.
Dans Sin City, la Cité du Péché, les jeux d’argent sont légalisés et les corps font tourner les têtes. Mais si Joanne vient s’y perdre elle n’est pas pour autant prête à tout. Et c’est en gardant un certain respect pour elle-même qu’elle trouve un refuge. Espérant y perdre ses souvenirs, faire table rase du passé et vivre la vie (simple) qu’elle mérite – connasse/espèce de sale pute.
A nous les femmes, le bon Dieu a refilé tout le paquet des douleurs {…}. Vous, les hommes, vous vous en sortez bien. Pas d’accouchement, pas de règles qui vous plient en deux, pas de coup de poignard quand vous perdez votre virginité…
{…}
La douleur pour les hommes, c’est autre chose. C’est celle de ne pas être à la hauteur {…} C’est de ne pas comprendre, de ne pas être à l’écoute. De ne pas savoir faire avec toi, avec cette petite fille. De ne pas pouvoir être à ta place.
Alors s’il y a une chose à retenir des Jours brûlants, c’est que disparaitre (volontairement ou non) peut arriver à n’importe qui, n’importe quand. Il n’y a peut-être pas grand chose à faire pour le prévenir, mais comme le dit Laurence dans ses remerciements, si on était un peu plus attentifs aux autres et bienveillants, il y aurait peut-être moins de Joanne. En attendant, ce nouveau livre est un beau portrait de femme, très romanesque !
Et pour finir, parce qu’à chaque début de chapitre il y a une recette de cocktail, je vous mets ici mon préféré (chapitre 34 – p251) :
SEX ON THE BEACH
Vodka, liqueur de pêche, jus d’ananas, jus de cranberry.
Arôme : interdit.
Présentation du roman aux Éditions Calmann-Lévy
A propos de la romancière : journaliste de presse pendant vingt ans, Laurence Peyrin se consacre désormais à l’écriture. La Drôle de vie de Zelda Zonk, son premier roman, a reçu le prix Maison de la Presse en 2015.
Laisser un commentaire