Interview vérité avec Lucinda Riley
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Interview
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L’interview Carobookine : le rendez-vous incontournable pour vous lecteurs.
Chaque mois un auteur prend la parole et nous dévoile ses secrets d’écrivain.
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Lucinda Riley
«Hier est passé, demain n’existera peut-être pas :
le moment est tout ce que l’on a»
Lucinda Riley, présentée comme «la reine du roman féminin», a écrit son premier livre à l’âge de 24 ans. Depuis, ses ouvrages viennent en tête des best-sellers dans de nombreux pays européens. Ils sont traduits dans 28 langues et publiés dans 38 pays.
A l’occasion de la sortie de son dernier roman, La belle Italienne, paru aux éditions Charleston, elle me fait l’honneur de répondre à mes questions.
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En introduction du roman, vous indiquez que l’histoire de Rosanna et de Roberto a déjà été publiée en 1996, sous le titre d’Aria, et signée de votre ancien nom de plume, Lucinda Edmonds. C’est à la demande de votre éditeur que vous vous êtes replongée dans l’histoire pour la publier de nouveau 20 ans après.
Qu’avez-vous retravaillé exactement ?
Lucinda Riley : D’une certaine manière, la réécriture d’Aria fut plus compliquée que de commencer un nouveau livre et ce parce qu’au fil des quinze dernières années, j’ai (évidemment) vécu et écrit beaucoup de choses et j’ai voulu m’assurer d’inclure cette expérience dans l’histoire que je réécrivais. J’estime qu’avant, j’étais plutôt une conteuse, alors que je suis aujourd’hui également devenue écrivaine – il m’a fallu de nombreuses années de dur labeur pour perfectionner ma plume.
Je ne veux pas dévoiler trop de l’intrigue, mais au cœur du roman il y a Rosanna Menici, une jeune fille qui habite Naples et qui est propulsée au rang de star quand on découvre sa belle voix. Pendant que sa carrière de chanteuse d’opéra se construit, Rosanna commence une relation passionnée avec Roberto, lui aussi chanteur d’opéra célèbre.
Le plus grand changement que j’ai apporté au roman est sans conteste la profondeur et la complexité dont j’ai enrichi les personnages mais aussi leurs relations.
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Dans La belle Italienne, Rosanna a un lien très fort avec son frère, Luca, qui la protège, l’admire et l’encourage dans ses choix de vie.
L’amour fraternel est-il une force pour bien grandir et avoir confiance en l’avenir ?
Lucinda Riley : Absolument. L’amour familial est un thème très important dans tous mes romans, et dans La belle italienne en particulier. Luca ne fournit pas uniquement un modèle masculin positif pour Rosanna, mais il a aussi en elle la confiance qu’elle n’a pas. Et nous avons tous besoin de quelqu’un comme ça, non ?
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Carlotta, la sœur de Rosanna, lui a caché toute sa vie un lourd secret.
D’une façon générale, pensez-vous qu’il vaut mieux tout se dire ou au contraire ne rien savoir ?
Lucinda Riley : Rien n’est jamais aussi simple que ça, on le sait tous !
Tout le monde dit de temps en temps de petits mensonges, mais en règle générale il vaut mieux être honnête avec ceux qui nous aiment. Non seulement ils peuvent nous soutenir, mais l’honnêteté nous affranchit également d’un gros poids sur le plan émotionnel. Il y a certains secrets que les gens gardent car ils relèvent de sujets socialement tabous – ce qui est en partie le cas pour le secret que Carlotta cache. Mais si quelqu’un vous aime sincèrement, il vous accepte tel(le) que vous êtes, peu importent vos secrets.
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Vos deux héros, Rosanna et Roberto, sont des chanteurs d’opéra. Elle a «l’une des voix de soprano les plus pures qu’il lui ait jamais été donné d’entendre. Une voix qui mêlait couleur, justesse, puissance et profondeur».
La musique, le chant, l’opéra représentent-ils un univers que vous affectionnez particulièrement ? Le chant a-t-il des vertus pour le corps et l’esprit ? Aimez-vous chanter ?
Lucinda Riley : Initialement, j’ai entrepris d’écrire La belle italienne parce que mon oncle travaillait comme chef concepteur lumière au Royal Opera House à Covent Garden à Londres. J’ai eu la chance de voir beaucoup des répétitions en costumes – en fait, j’ai assisté aux débuts de Kiri Te Kanawa dans La Bohème.
La musique a toujours joué un grand rôle dans ma vie – j’ai initialement une formation de danseuse – et j’associe de très nombreux morceaux de musique aux personnes qui me sont chères. La musique est un exutoire à nos émotions et à notre créativité, ce qui pour moi est fondamental.
J’aime chanter mais je n’ai jamais pu envisager en faire mon métier – j’ai donc vécu cette expérience par le biais de Rosanna.
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Roberto achète une maison en Corse, qui devient son refuge.
Connaissez-vous la Corse, Lucinda ? Est-ce l’une de vos cachettes pour écrire, laisser libre cours à votre inspiration ?
Lucinda Riley : J’adore la Corse – j’y suis allée une fois pour y passer des vacances et c’est une île magnifique. Elle occupe une place toute spéciale dans mon cœur car j’y ai découvert que j’étais enceinte de l’un de mes enfants !
J’ai mon propre refuge pour l’écriture – ma maison de famille dans le sud de la France. Chaque été, c’est là que je me retire pour écrire : je m’y transforme en ermite pendant deux semaines et m’y plonge dans le monde de mes personnages.
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Dans votre roman, il est souvent question de plats cuisinés, vos protagonistes aiment passer du temps à table, aller au restaurant et déguster de bons mets, même simples.
Aimez-vous cuisiner ? Aimez-vous les grandes tablées ? Quelle est votre recette/menu préféré(e) ?
Lucinda Riley : J’aime beaucoup manger et cuisiner ; c’est un moyen merveilleux de réunir la famille, et j’accueille souvent plus de 14 personnes à dîner chez moi !
Pour moi, la cuisine est le cœur de la maison, et l’une de choses que je préfère reste de préparer le repas de Noël en famille, de cuisiner les friands britanniques traditionnels à la saucisse, à partir de rien !
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Abi, la meilleure amie de Rosanna, devient écrivain. A propos de son travail d’écriture, elle dit «On rassemble ses peurs les plus affreuses et son imagination la plus débridée, on mélange le tout et on espère que d’autres trouveront le résultat intéressant».
Est-ce l’un de vos secrets d’écrivain ?
Lucinda Riley : C’est tout à fait ça – une imagination débridée est la chose la plus importante pour écrire pour moi, et quelque fois je disparais totalement dans mon propre monde fictif quand j’écris un roman.
Si j’adore mes lecteurs, j’écris toujours pour moi-même également. Le succès n’est jamais ma préoccupation majeure – ce sont à chaque fois les personnages qui me convainquent d’écrire.
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«C’était comme si nous essayions tous les quatre d’arrêter le temps»
«La vie n’est pas une répétition générale»
«Savourer chaque instant. Ne laisse jamais passer une journée sans en retirer le maximum, parce que cette journée ne reviendra jamais»
A de nombreuses reprises, vous insistez sur l’importance de vivre l’instant présent. Est-ce votre façon de vivre ?
Lucinda Riley : Oui à 100% ! Hier est passé, demain n’existera peut-être pas : le moment est tout ce que l’on a.
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Quel a été le moment le plus décisif dans votre parcours d’écrivain ?
Lucinda Riley : Ca dépend ce que vous entendez par ‘moment décisif’ – ce fut par exemple une grande étape pour moi lorsque j’ai appris à utiliser un dictaphone. Avant cela, je ne pouvais plus taper car je souffre de TMS (troubles musculo-squelettiques). Le dictaphone a révolutionné ma façon de travailler et signifie aussi que je peux écrire plus longtemps.
Un autre moment décisif de ma carrière fut le moment, où, en Thaïlande (où je me reposais après la parution de mes livres), je me suis consacrée à l’éducation de mes enfants. Je ne me suis pas arrêtée d’écrire, mais je l’ai fait uniquement pour mon propre plaisir. Un jour, par hasard, je suis tombée sur un livre sur les orchidées ; c’est comme ça que l’idée de La maison de l’orchidée m’est venue.
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Lucinda Riley : J’essaye d’être la meilleure personne possible – même si je ne réussis pas toujours, cela reste mon objectif.
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Vous qui êtes écrivain, vous arrive-t-il de lire d’autres auteurs ?
Lucinda Riley : Je crois fermement que pour être un bon écrivain, il faut être un bon lecteur. Je lis au moins une demi-heure avant d’aller au lit chaque soir – et si je commence à lire une série que j’aime je peux la lire très rapidement. C’est pour cela qu’en ce moment, j’ai environ 16 livres que j’aimerais pouvoir lire avant le printemps, en plus des quelques livres je vais avoir pour Noël.
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Que lisez-vous en ce moment ?
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Lucinda Riley : Je lis un roman d’Elizabeth George, de la série des enquêtes de l’Inspecteur Linley – ce que l’on peut qualifier de «crime propre», sans le sang et le carnage – il y en a malheureusement suffisamment dans notre quotidien. Je viens de terminer la série des enquêtes de l’Inspecteur Gamache de Louise Penny, que j’ai dévorée – elle se déroule dans un petit village du Québec où j’aimerais beaucoup habiter, même s’il présente un taux de mortalité étonnamment haut !
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Quel est votre dernier coup de cœur ?
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Lucinda Riley : The invitation de Lucy Foley. Il se déroule pendant les années cinquante dans des endroits chics tels que la Riviera italienne et Rome et est riche des personnages complexes cachant tous des secrets. Je l’ai beaucoup apprécié.
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Question bonus : l’interview Carobookine, c’est chaque mois un nouvel auteur qui prend la parole : un cercle d’intimes pour les abonnés Carobookine.
Vous avez joué le jeu des confidences (merci !). Maintenant c’est à vous de choisir qui vous souhaitez nous faire connaitre mieux. Alors, à qui passez-vous le relais ? Quel sera le prochain à nous dévoiler ses secrets d’écrivain ?
Lucinda Riley : Merci beaucoup pour ces questions très pertinentes ! Je suggérerais la merveilleuse Tracy Rees – son roman Amy Snow était mon coup de cœur de l’année dernière.
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Lucinda, je vous remercie chaleureusement pour votre gentillesse et le temps que vous avez bien voulu m’accorder. Merci d’avoir joué le jeu des confidences.
A bientôt,
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A propos de l’auteur :
Lucinda Riley est née en Irlande, et après avoir été actrice pour le cinéma, le théâtre et la télévision, a écrit son premier livre à l’âge de vingt-quatre ans. Lucinda est auteur best-seller du New York Times et du Sunday Times. Lucinda vit avec son mari et quatre de ses enfants sur la côté nord du Norfolk, en Angleterre, et vers Cork, en Irlande. Quand elle ne travaille pas, ne voyage pas et ne court pas après ses enfants, elle adore lire des livres qu’elle n’a pas écrit avec un verre ou deux de rosé de Provence !
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Retrouvez ma chronique de La belle italienne
Présentation du roman aux Editions Charleston
Retrouvez, du même auteur, ma chronique de La jeune fille sur la falaise
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Elle est vraiment top cette interview, j’ai pris beaucoup de plaisir à la lire. J’affectionne Lucinda Riley, je trouve ses romans très touchants, et c’est drôle qu’elle passe le relais à Tracy Rees, c’est ma lecture en cours ! 🙂
Oui elle est très sympa cette interview parce qu’elle nous confie des choses personnelles je trouve. Et alors ça c’est drôle, cette histoire avec Tracy Rees 😉