Trois soeurs – Laura Poggioli

Auteur : Laura Poggioli

Genre : Premier roman

Nombre de pages : 320

Éditions L’Iconoclaste (18 août 2022)

27 juillet 2018. Moscou. 

Krestina, Angelina et Maria. Trois soeurs. Qui décident que « maintenant, c’est maintenant ». 

Un proverbe russe : « S’il te bat, c’est qu’il t’aime ». 

Un parricide. 

Et toute une vie de violences qui resurgit. 

Merci aux Éditions L’Iconoclaste pour la lecture du 1er roman de Laura Poggioli en avant-première. 

NECESSAIRE 

Vu le sujet, c’est terrible de dire ça comme ça, mais j’ai particulièrement apprécié ce roman ! 

Pour son immersion dans la Russie d’aujourd’hui, pour ces trois soeurs qui m’ont bouleversée et pour la plume de Laura Poggioli qui m’a saisie, en entremêlant avec justesse son histoire personnelle et son imagination autour de ce qu’on vécu ces trois jeunes femmes. 

A 19, 18 et 17 ans, les trois soeurs ont donc tué leur père. Celui qui était sensé les protéger leur a fait du mal, beaucoup de mal. Il avait déjà commencé avec leur mère, puis lorsque celle-ci a quitté le foyer, il s’en est pris à ses filles. Harcèlement psychologique, violences physiques, torture, viol, elle ont tout subi. Et tenu, jusqu’au 27 juillet 2018. 

A partir de là, c’est un déferlement médiatique. Car, on ne traite pas les violences domestiques en Russie comme en France et, malgré ce qu’elles ont enduré pendant des années, la légitime défense n’est pas de mise…

L’autrice a vécu un temps à Moscou. Pendant ses études. Et lorsqu’elle entend parler de ces trois soeurs au destin tragique, elle se replonge dans ses propres souvenirs avec ses amis, les fêtes, la débauche, et l’amour qu’elle a connu avec Mitia. Cet homme qu’elle a tant aimé mais qui pouvait lui aussi passer de la caresse au coup, comme dans le proverbe russe… à qui la faute ?

Trois soeurs est un étonnant premier roman qui interroge sur nos relations les uns aux autres. Notre vécu, nos ressentis, nos apparences et ce qui se passe dans l’intimité d’un foyer. Des histoires terribles qu’on pensait d’un autre époque, celle à laquelle quand on aimait on excusait. Ce temps n’est finalement peut-être pas révolu. En tout cas pas pour tout le monde.  

L’affaire questionne la place des femmes et contribuera, je l’espère, à la transformer. 

 

Présentation du roman aux Éditions L’Iconoclaste

 

A propos de la primo-romancière : née à Angers, d’origine italienne par ses grands-parents, Laura Poggioli tombe en amour de la langue russe au lycée. Elle poursuit son apprentissage à l’université en parallèle à ses études à Sciences-Po. Comme une évidence, son premier livre s’inscrit sur ce territoire-là. À son chevet, les recueils de Anna Akhmatova et Marina Tsvetaeïva, les deux grandes poétesses russes qu’elle aime autant pour leurs vers que pour leurs vies. Comme Marina Tsvetaeïva, elle fait reposer la sienne sur trois piliers : l’amour, la création, la famille. Âgée de 37 ans, elle est mère de trois enfants et vit à Boulogne- Billancourt. Bien sûr, Emmanuel Carrère est l’un de ses maîtres en écriture, avec, tout particulièrement, Un roman russe et Limonov.

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