Toni – Line Papin
Littérature françaiseAuteur : Line Papin
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 256
Éditions Stock (10 janvier 2018)
Dans la grande maison qu’était le Castel d’A**, Ezra et Anton (Toni) se retrouvent chaque année entre cousins, tantes, oncles et grands-parents pour y passer les vacances.
Au décès de sa mère, alors qu’il n’a que quatorze ans, Toni est recueilli par son oncle et sa tante à Hambourg et partage désormais la vie de son cousin.
Lorsqu’Ezra part faire ses études à Berlin, Tony décide de l’accompagner.
Je remercie chaleureusement les Éditions Stock pour la lecture du deuxième roman de Line Papin.
J’avais découvert la plume langoureuse et intimiste de l’auteure avec L’Eveil en 2016, et j’étais très curieuse de savoir quelle histoire elle pouvait nous conter dans ce deuxième roman qui porte le prénom de l’un des deux cousins.
Force est de constater que son style est unique et que sa plume ne cesse de s’améliorer.
Toni/Ezra, Ezra/Toni, l’un pour l’autre et l’autre pour l’un.
J’ai lu beaucoup de livres sur les liens du sang qui unissent les fratries ou ceux du coeur qui lient les amis, mais j’ai rarement lu une histoire sur ce lien particulier qui unit des cousins.
Des jeunes garçons et filles issus de parents, frères et soeurs, qui sont amenés à se voir régulièrement dans toutes sortes de réunions familiales et sont souvent d’âges proches. Ensemble, ils font les quatre cents coups, dans le dos des adultes qui, heureux d’être réunis, ferment les yeux pour que jeunesse se fasse. Cette proximité entre cousins a tendance à se tarir avec le temps car les chemins s’éloignent et les réunions familiales se font moins nombreuses ou alors on ne se sent plus obligés d’y assister.
Ici, à l’âge où ils commencent à grandir et à perdre leurs illusions d’enfants, Toni et Ezra habitent désormais, comme deux frères, sous le même toit. Le lien qui commençait à se distendre se resserre d’une force insoupçonnée.
En débarquant à Berlin, malgré leurs divergences, ils sont plus unis que jamais. Et, lorsque Toni a l’idée folle et saugrenue de réhabiliter un vieil hôtel abandonné en Palais du Rire et de la Joie, Ezra et leurs nouveaux amis/colocataires le suivent avec toute l’énergie et l’enthousiasme de leur jeunesse.
Ainsi, dans le Berlin cru et violent qui vous prend aux tripes, Toni et Ezra virevoltent entre la découverte d’une certaine autonomie, l’ivresse des fêtes clandestines et la magie de l’illusion d’une vie bercée par des substances illicites. Insouciants, sans craindre ce que leur réserve l’avenir, ils feront la fête, ils oseront tout. Et même plus que tout.
Toni, rien ne lui paraissait impossible, et ce n'était pas du courage, c'était une insconscience enfantine. Il inventait tout, écartait tout, faisait de ce qui l'entourait son terrain, taillé à sa façon ; tout lui appartenait ; et l'étendue de ses possibilités était immense. Toni était à la taille de Berlin, aussi étendu, et il pouvait la parcourir en un claquement de doigts : il était l'ange de la ville.
Avec toute la précision d’une plume affutée et énigmatique à la fois, Line Papin nous met dans le flou d’une jeunesse débauchée au sommet de sa gloire et pourtant si près d’une chute vertigineuse. Emportée par le tourbillon de leurs excentricités, je dois dire que Toni est une belle réussite !
Présentation du roman aux Éditions Stock
A propos de l’auteur :
Line Papin est née à Hanoi en 1995. Elle a publié en 2016 un premier roman très remarqué, L’Éveil, pour lequel elle a reçu le prix de la Vocation.
Facebook et Instagram de l'auteure.
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Je n'avais pas lu le premier (même si j'en avais très envie !), mais le second me tente aussi beaucoup…
Les deux sont très bien mais j’ai, je crois, une préférence pour cette amitié pleine et entière entre cousins.