
Station Eleven – Emily St. John Mandel
Coup de coeur . Roman étrangerAuteur : Emily St. John Mandel
Traduit de l’anglais (Canada) par Gérard de Chergé
Genre : Roman étranger
Nombre de pages : 480
Editeur : Rivages (24 août 2016)
Un soir, à Toronto, l’acteur renommé Arthur Leander s’écroule sur scène en interprétant le Roi Lear. Il ne connaitra jamais la pandémie de la «grippe de Géorgie» qui exterminera 99% de la population mondiale.
Un petit groupe d’artistes survivants, «la Symphonie», sillonne les routes dévastées du Canada pour jouer du Shakespeare et du Beethoven, car «survivre ne suffit pas».
Ce livre est l’un des deux romans que j’ai eus à lire dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE du mois de décembre.
Parmi la sélection du mois de Décembre, Station Eleven est celui que j’ai lu en dernier car je l’avoue, avec sa couverture sombre et terne, et son titre qui ne me parlait pas, je n’étais pas pressée de le commencer.
D’ailleurs, au bout de 50 pages, le sujet de l’extermination de notre civilisation me laissait de marbre, à tel point que j’ai failli m’arrêter là. Mais, ayant pour principe de toujours pousser jusqu’à la 100ème page, j’ai fait l’effort de continuer. Et j’ai réellement bien fait car sans cela je serais passé à côté d’un petit bijou !! Et je pèse mes mots.
Les cinq premiers chapitres nous mettent de suite dans l’ambiance : un célèbre acteur décède sur scène. Jeevan, ex-paparazzi ayant entamé une reconversion pour devenir secouriste paramédical, n’ayant pas réussi à le sauver rentre chez lui mais, sur le chemin il reçoit un appel d’un ami urgentiste qui l’informe d’une véritable épidémie. Jeevan se réfugie chez son frère avec des provisions pour tenir un siège.
Ensuite, nous nous retrouvons vingt ans plus tard, parmi une petite troupe d’artistes qui ont survécu au cataclysme et parcourent le pays à la rencontre d’autres survivants. Là, il est difficile de rester insensible à la nostalgie de ceux qui ont vécu l’«avant». Car il ne reste plus rien du monde civilisé que nous connaissons aujourd’hui. Il n’y a plus d’électricité, plus d’eau potable, plus d’essence, plus de frontières, etc. En somme, seuls subsistent des vestiges de l’ancien temps (ex-station service reconvertie en lieu pour dormir, ex-caravanes tirées par des chevaux, maison pillées, voitures abandonnées, etc.). Pour le lecteur non averti, le contraste entre les deux époques est un choc.
Les chapitres alternent entre l’«avant» et l’«après». On apprend à connaître les personnages. Notre mode de vie actuel nous paraît superficiel comparé aux besoins primaires du monde revenu à l’état sauvage. On comprend les liens des protagonistes entre eux et on s’y attache. On a envie de les suivre dans leur désir de vivre malgré tout et on avale les pages à toute vitesse pour savoir comment l’histoire va se terminer.
Leurs espoirs auront-ils été vains ? Leur persévérance paiera-t-elle ? Combien sont-ils ? Et, vont-ils réussir à créer une nouvelle ère ?…
La plume d’Emily St. John Mandel est précise, fluide et sensible. Mélancolique aussi. J’ai ressenti beaucoup d’émotion à la lecture de Station Eleven (qui n’est autre qu’une BD imaginée par la 1ère femme d’Arthur : des comics illustrant le monde du Dr Eleven qui vit dans une station spatiale cachée au fin fond de l’espace, avec pour ennemis le monde des Abysses).
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Si la survie d’une petite partie de l’humanité nous confronte au côté éphémère de notre existence, il n’en reste pas moins que ce livre est prodigieux par son originalité et sa qualité d’écriture.
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Une très belle découverte, couronnée par le titre de «Révélation étrangère» du magazine LIRE.
L’enfer, c’est l’absence de ceux qu’on voudrait tant avoir auprès de soi.
Présentation du roman aux Editions Rivages
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A propos de l’auteur :
Née au Canada en 1979, Emily St. John Mandel est l’auteur de Dernière nuit à Montréal (2009), On ne joue pas avec la mort (2010) et Les Variations Sebastian (2013), tous trois publiés en Rivages/noir. Succès international traduit dans une vingtaine de langues, finaliste du National Book Award, Station Eleven l’a imposée comme l’une des romancières les plus reconnues d’Amérique du Nord.
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