Ne pars pas sans moi – Gilly Macmillan
Policier . Premier romanAuteur : Gilly Macmillan
Genre : Policier/Suspens
Nombre de pages : 480
Editeur : Editions Les Escales Noires (25 février 2016)
Un dimanche après-midi, Rachel part en forêt se promener avec son petit garçon, Ben, 8 ans. Dévastée par son divorce, sa priorité est d’être une bonne mère pour Ben. Alors, lorsqu’il lui demande d’avancer seul vers un espace de jeu qu’ils connaissent bien, Rachel décide de lui laisser un peu d’autonomie et le laisse partir seul devant. Elle le suit, mais, arrivée à destination, son fils n’est pas là, Ben a disparu.
Dès les premières pages, l’angoisse est saisissante. On imagine très bien cette maman célibataire qui profite d’un moment calme avec son petit garçon qui est tout ce qui lui reste. Quelques mois plus tôt son mari l’a quittée pour une jeune femme, elle n’a rien vu venir. Toute son attention s’est reportée sur Ben, la prunelle de ses yeux mais aussi sa bouée de sauvetage, car il est sa raison de vivre. Et là, alors qu’elle commençait à lâcher du lest, Ben disparaît, et elle n’a rien vu venir non plus.
Ben s’est-il perdu ? A-t-il été enlevé ? Est-il sain et sauf ?…
La police prend les recherches en mains, Rachel est épaulée par sa grande sœur Nicky (leurs parents étant décédés un an après la naissance de Rachel) et son amie Laura, mais l’enquête piétine, Ben est introuvable. Pire encore, les statistiques jouant contre elle, Rachel est la cible des journalistes et autres détraqués qui pensent qu’elle pourrait avoir fait du mal à son fils. Rachel s’enfonce, Rachel a peur et pourtant Rachel est convaincue que son fils est toujours vivant.
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Je remercie affectueusement les éditions Les Escales pour la découverte de ce roman qui est assez incroyable. D’autant que c’est un premier roman !
L’intrigue est parfaitement ficelée, les personnages sont comme vous et moi (n’importe qui pourraient être dans leur situation), l’absence de l’enfant est angoissante et il est impossible de deviner la fin (en tout cas moi je me suis fait avoir).
Finalement ce n’est pas tant le dénouement qui est intéressant mais le cheminement de l’histoire. Car, quel pire malheur peut-il y avoir que de perdre son enfant, de ne pas savoir ni où il est, ni s’il est vivant ou mort ? Et bien si, il y a pire : c’est d’être accusée de lui avoir fait du mal, d’être suspectée d’un mauvais geste, ou même de douter de son existence…
La construction du roman est originale : les chapitres alternent la vision de la mère avec celle de l’inspecteur en charge de l’enquête (diamétralement opposées) et des extraits de mails, compte-rendu psychiatriques, revues de presse ou même des articles d’un blog sont intégrés au cœur du roman. Autre originalité : la mère s’adresse à nous, lecteur, elle nous parle et nous interpelle comme si nous avions une conversation à deux : «vous avez remarqué», «vous devez donc me croire», «les avez-vous vues»… Cela crée une sensation de proximité inattendue.
Thriller psychologique au suspens intenable, entre culpabilité, mensonges et méchanceté, Ne pars pas sans moi est sombre, oppressant et douloureux. Vous n’en ressortirez pas indemne.
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Citations :
«la Schadenfreude, cette joie suscitée par le malheur d’autrui.»
«La leçon à retenir : Carpe diem, cueillir le jour présent sans se soucier du lendemain. C’est ce que j’avais essayé d’enseigner à Ben quand je l’avais laissé filer devant moi dans la forêt.»
«C’est le jeu de la confiance : une fois que vous l’avez perdue, vous perdez aussi votre spontanéité, vous êtes sur vos gardes et vous filtrez les informations que vous voulez bien partager.»
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Présentation du roman aux éditions Les Escales
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A propos de l’auteur :
Gilly Macmillan vit en Angleterre où elle enseigne aujourd’hui la photographie. Ne pars pas sans moi est son premier roman.
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