Né d’aucune femme – Franck Bouysse
Littérature françaiseAuteur : Franck Bouysse
Genre : Roman noir
Nombre de pages : 416
Éditions La Manufacture de livres (10 janvier 2010)
Alors qu’il est appelé pour bénir le corps d’une femme à l’asile, le père Gabriel récupère les carnets de Rose cachés sous sa robe. Carnets qui mettront en lumière toute la vérité sur ce qu’elle a vécu.
Je remercie Yvan du blog EmOtions de m’avoir recommandé et prêté son exemplaire du nouveau roman de Franck Bouysse.
Je dis souvent que je ne juge un livre qu’à un seul critère : celui de l’émotion. Né d’aucune femme est encore mieux que ça. Non seulement il m’a émue, mais il m’a fait vivre une autre vie que la mienne (très différente d’ailleurs) et en cela je l’ai trouvé stupéfiant.
Les deux premières pages, je n’ai rien compris. Je les ai même relues pour être plus attentive.
Les quatre suivantes, j’ai eu du mal à imaginer la scène.
Puis, lorsque Gabriel entre en scène, je me suis demandé ce que le Seigneur pouvait bien avoir à faire là-dedans.
Mais finalement, c’est en revenant sur une histoire vieille de 44 ans que j’ai été subjuguée.
Né d'aucune femme est un roman choral qui donne prioritairement la parole à Rose, jeune fille d’une autre époque, qui a été vendue par son père, Onésime, contre une modique somme d’argent devant permettre à ses parents et à ses trois soeurs de survivre.
Au Domaine des Forges, son nouveau domicile, elle travaille dur, très dur pour servir le Maître et sa vieille mère. Mais si elle a été trahie par son père, elle ne comprend pas l’insistance d’Edmond, l’homme d’écurie, à lui conseiller de s’enfuir car finalement ici, même si elle trime, elle a un lit pour dormir dans une petite chambre bien à elle…
Une mère, c’est fabriqué pour s’inquiéter, y’a rien à faire contre.
Je n’avais jamais lu Franck Bouysse. Et pourtant, j’en ai beaucoup entendu parler.
Né d’aucune femme est donc aussi ma rencontre avec un écrivain à la plume sensible et vraie. Une écriture que j’ai particulièrement appréciée. Les chapitres alternent entre différents points de vue et j’admire la facilité avec laquelle l’auteur nous transporte d’un personnage à un autre, chacun avec sa façon de penser et son type de langage (si elle sait lire et écrire, Rose a un niveau de langage rustre et familier et c’est très bien retranscrit dans le roman).
Un autre point qui m’a fait beaucoup aimer ce livre, c’est qu’il est écrit par un homme qui se met dans la peau d’une femme. Le personnage principal n’a donc ni le même sexe, ni le même âge, ni les mêmes conditions de vie que l’auteur et pourtant, ce que Rose raconte à la première personne du singulier est si bien décrit qu’on y croit.
Certaines scènes sont difficilement soutenables mais, entre ombres et lumière, Né d’aucune femme est incontestablement dur et vrai, profond, sincère et émouvant. C’est un livre que je ne suis pas près d’oublier !
Présentation du roman aux Éditions La Manufacture de livres
A propos de l’auteur :
Franck Bouysse naît en 1965 à Brive-la-Gaillarde. Il partage son enfance entre un appartement du lycée agricole où son père enseigne et la ferme familiale tenue par ses grands-parents. Il y passe ses soirées et ses week-ends, se passionne pour le travail de la terre, l’élevage des bêtes, apprend à pêcher, à braconner…
Sa vocation pour l’écriture naîtra d’une grippe, alors qu’il n’est qu’adolescent. Sa mère, institutrice, lui offre trois livres pour l’occuper tandis qu’il doit garder le lit : L’Iliade et L’Odyssée, L’Île aux trésors et Les Enfants du capitaine Grant. Il ressort de ses lectures avec un objectif : raconter des histoires, lui aussi. Après des études de biologie, il s’installe à Limoges pour enseigner. Pendant ses loisirs, il écrit des nouvelles, lit toujours avidement et découvre la littérature américaine, avec notamment William Faulkner dont la prose alimente ses propres réflexions sur la langue et le style. Jeune père, il se lance dans l’écriture de ses premiers livres : il écrit pour son fils les romans d’aventures qu’il voudrait lui offrir plus tard, inspiré des auteurs qui ont marqué son enfance : Stevenson, Charles Dickens, Conan Doyle, Melville… Son travail d’écriture se poursuit sans ambition professionnelle. Le hasard des rencontres le conduit à publier quelques textes dans des maisons d’édition régionales dont la diffusion reste confidentielle.
En 2013, il déniche une maison en Corrèze, à quelques kilomètres des lieux de son enfance. La propriété est vétuste, mais c’est le coup de coeur immédiat. Il achète la maison qu’il passera plus d’une année à restaurer en solitaire. Alors qu’il est perdu dans ce hameau désolé, au coeur de ce territoire encore sauvage, un projet romanesque d’ampleur prend forme dans son esprit. Un livre voit le jour et, poussé par un ami, Franck Bouysse entreprend de trouver un éditeur.
Grossir le ciel paraît en 2014 à La Manufacture de livres et, porté par les libraires, connaît un beau succès. La renommée de ce roman va grandissant : les prix littéraires s’accumulent, la critique s’intéresse à l’auteur, un projet d’adaptation cinématographique est lancé. Ce livre est un tournant. Au total, près de 100 000 exemplaires seront vendus. Suivront Plateau, puis Glaise, dont les succès confirment l’engouement des lecteurs et des professionnels pour cette œuvre singulière et puissante.
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Je le veux
Merci Caro pour cette belle chronique
Merci à toi Geneviève d’avoir pris le temps de la lire ! (vive les vacances en Bretagne !)
Tu le dis parfaitement bien, un livre inoubliable, plein d'émotions !