Lorsque le dernier arbre – Michael Christie

Auteur : Michael Christie

Traduit par Sarah Gurcel

Genre : Premier roman étranger

Nombre de pages : 608

Éditions Albin Michel (18 août 2021)

L’histoire débute en 2038. Jake travaille sur une petite île au large de Vancouver à la Cathédrale arboricole de Greenwood (qui est aussi son nom de famille).
Après le Grand Dépérissement, c’est le seul endroit sur Terre où il reste des arbres antédiluviens, et quels arbres ! Le plus haut mesure 70m. Ici, l’air ni âcre, ni toxique, il est au contraire encore sain. Mais pour combien de temps encore ?

Je remercie les Éditions Albin Michel pour la lecture du nouveau roman de Michael Christie. 

Lors de la présentation en visio des nouveautés de la Rentrée littéraire Albin Michel, j’avais immédiatement repéré ce titre. Comme je suis contente de l’avoir lu ! Car, en un mot, il est : EXCEPTIONNEL. 

Dans ma vie de lectrice, je lis beaucoup. Des textes de qualité, d’autres moins, mais toujours avec une part d’humour, de suspense ou d’aventure qui me procurent du plaisir : le plaisir de lire.
Lorsqu’un livre m’ennuie, je m’arrête et je passe au suivant. A l’inverse, lorsque je tombe amoureuse d’un livre (n’ayons pas peur des mots), je savoure la chance qui m’est donnée. Je prends mon temps. J’y pense et j’y repense, sans cesse. Voilà à quoi je mesure si un livre m’a plu : la durée pendant laquelle il est gravé en moi. 

Ici, soyons clairs : Lorsque le dernier arbre fait une entrée fracassante dans mes Incontournables. Ce livre est fabuleux !

Mais alors, pourquoi ?

1. Pour l’originalité de sa construction

On démarre en 2038 en faisant la connaissance de Jake ; puis on retourne en 2008, époque à laquelle vit encore son père, Liam ; 1974, l’occasion de découvrir Willow, sa grand-mère ; en 1934 on fait un bout de chemin aux côtés d’Harris et d’Everett Greenwood, grand-père et grand-oncle ; enfin, en 1908, nous assistons à la naissance de cette famille.
S’il n’est pas évident de passer d’une époque à une autre au début du roman, on s’attache très vite aux personnages et on n’a qu’une envie : lire pour en savoir plus. J’aime suivre une famille sur plusieurs générations et dans ce roman j’ai été conquise. 

 

2. Pour la mise en parallèle de la vie des hommes avec celle des arbres

Dans son roman, Michael Christie nous explique que chaque arbre est tenu par son histoire, par l’ossature de ses ancêtres. Comme les troncs des arbres sont formés de cercles qui symbolisent leur vie, nous, les hommes, nous gardons en nous toute trace de notre passé.
Au fil du temps, nous vivons de nouvelles expériences et revêtons par la même occasion de nouvelles couches qui nous façonnent. Quelles que soient les épreuves ou les bonheurs que nous vivons, ils font tous partie de nous. Et notre corps, comme notre mémoire, s’en souviennent à jamais. Ainsi, la vie des hommes et celle des arbres s’enchevêtrent : nos racines s’entremêlent, pour le meilleur et pour le pire. 

 

3. Pour la finesse d’observation

A chaque époque, les protagonistes pensent qu’ils ont vécu le pire et que rien de bien ne peut arriver ensuite. La Grande Dépression, les guerres mondiales, le krach boursier de 1929, le dérèglement climatique, etc. Les problèmes terrestres s’enchaînent. Et pourtant, chaque fois la vie continue. L’homme se relève, reconstruit, réinvente et finalement le temps passe.
Alors, où en sommes-nous aujourd’hui ? La fin du monde est-elle proche ? Ou va-t-on une nouvelle fois réussir à nous réinventer ? Prendre conscience de certains problèmes, agir enfin, et imaginer une nouvelle forme de vie ? En accord avec la nature ?

 

On ne peut plus changer le monde, mais si on est intelligents, on arrivera peut-être à en préserver l’’essentiel. 

 

Honnêtement, je ne sais pas. Ce que je sais en revanche, c’est que l’auteur a fait un formidable travail de documentation et qu’il a réussi à m’interpeller mais aussi à me séduire au travers d’une histoire familiale hors du commun. J’en ressors grandie et émue. J’ai follement aimé ce livre et j’espère que nombreux seront ceux qui le liront ! Il est merveilleux. Un point c’est tout. 

 

Le temps ne va pas dans une direction donnée. Il s’accumule, c’est tout – dans le corps, dans le monde –, comme le bois. Couche après couche. Claire, puis sombre. Chacune reposant sur la précédente, impossible sans celle d’avant. Chaque triomphe, chaque désastre inscrit pour toujours dans sa structure.

 

Présentation du roman aux Éditions Albin Michel

 

A propos de l’auteur : originaire de Vancouver, en Colombie Britannique, Michael Christie avait fait une entrée remarquée sur la scène littéraire avec son premier recueil de nouvelles, Le Jardin du mendiant (Albin Michel, 2012). Traduit dans une quinzaine de langues, Lorsque le dernier arbre a été finaliste du prestigieux Giller Prize et récompensé par le Arthur Ellis Award for Best Novel.

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