Les Renaissances – Agnès Martin-Lugand
Coup de coeur . Littérature françaiseAutrice : Agnès Martin-Lugand
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 464
Éditions Michel Lafon (20 février 2025)
Rebecca vit à Paris. Elle est romancière, psychologue clinicienne de formation, mère de deux grands enfants encore à la maison… et elle n’écrit plus. Sa relation avec Esteban, son mari, est en suspens : ni rupture, ni amour véritable. Tout semble figé, ralenti, jusqu’au soir où elle croise Lino, un inconnu dans une brasserie.
Restaurateur de meubles anciens, passionné d’art, Lino a fui sa ville natale pour venir à Paris. Il porte en lui des blessures qu’il n’ose nommer. Entre eux, une conversation inattendue, sincère. Et peut-être, le point de départ d’un renouveau.
L’art comme toile de fond
L’art est omniprésent dans ce roman : celui que Rebecca n’arrive plus à créer, celui à qui Lino redonne vie à travers les objets anciens, celui que d’autres expriment par des masques vénitiens ou la peinture. Agnès Martin-Lugand nous plonge dans un monde sensible et sensoriel où l’acte de création devient une forme de renaissance. On voit les gestes, on ressent les matières, on partage l’émotion des artistes. C’est fin, intelligent, vibrant !
Des personnages en quête de lumière
Rebecca est une femme en apparence comblée, mais intérieurement perdue. Elle ne parvient plus à écrire, ni à se reconnecter à son quotidien. Lino, quant à lui, est un homme cabossé, un peu sauvage, qui cache une grande sensibilité. Leurs douleurs résonnent, se répondent. Leur rencontre bouleversera l’équilibre précaire de Rebecca et allumera une étincelle : celle du possible, de la résilience.
Faire la paix avec le passé pour mieux renaître
Le titre du roman ne pourrait être mieux choisi. Il est question de recommencement, de lâcher-prise, de ces instants décisifs où l’on accepte enfin de se remettre en mouvement. Le passage où Esteban lit le dernier roman de Rebecca m’a profondément émue. J’y ai vu un miroir : celui d’Agnès Martin-Lugand elle-même, que je lis depuis ses débuts, dont j’admire la justesse, la tendresse, et cette capacité rare à explorer l’intime avec pudeur.
Et puis, il y a l’amour. Pas seulement l’amour passionnel, mais celui qui nous lie au fil du temps, celui qu’on porte à ses enfants, à sa mère, à ses amis. L’amour comme ancrage, comme moteur, comme art à part entière. Et Venise… où j’ai terriblement envie d’aller depuis que j’ai refermé le livre !
Les Renaissances m’a touchée en plein cœur. Une lecture-refuge, de celles qu’on ne veut pas quitter. Au fil de ma lecture, j’avais l’impression que Rebecca et Lino existaient vraiment. Je leur aurais bien envoyé un petit SMS pour les inviter à dîner !
Merci aux Éditions Michel Lafon pour cette lecture. Présentation du roman.
A propos de l’autrice : Agnès Martin-Lugand s’est imposée sur la scène littéraire française par sa plume délicate et la finesse psychologique de ses récits. Elle a construit en onze romans unanimement salués par le public et la critique une œuvre singulière qui n’a pas son pareil pour questionner l’existence et l’âme humaine. Retrouvez toutes mes chroniques de ses romans sur Carobookine (il suffit de chercher son nom dans la barre Recherche !)
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