Les moissons funèbres – Jesmyn Ward
Document/essaiAuteur : Jesmyn Ward
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Frédérique Pressmann
Genre : Document
Nombre de pages : 272
Editeur : Editions Globe (28 septembre 2016)
Entre 2000 et 2004, cinq hommes noirs que connaissait Jesmyn Ward sont morts dans des circonstances violentes. Pour tenter de contrer ce fléau qui s’abat sur sa communauté, l’auteure a décidé de raconter leurs histoires.
Les moissons funèbres est le document de la sélection du mois de Janvier du Grand Prix des Lectrices ELLE.
D’un premier abord ce livre ne m’attirait pas du tout. Ni la couverture, ni le titre, ni le sujet traité ne me donnaient envie de le lire. Et pourtant, une fois commencé, il est impossible de rester insensible à la plume de Jesmyn Ward qui raconte avec justesse et précision les drames qui se sont déroulés dans sa communauté en l’espace de seulement quatre ans.
Il m’a appris que l’amour est plus fort que la mort.
Rétrospectivement, elle relate les décès, un par un, du plus récent au plus ancien (celui-ci, le 1er de la série noire, étant celui de son jeune frère, Joshua, mort dans un accident de voiture en 2000, à l’aube de ses vingt ans). Les chapitres étant entrecoupés de tranches de vie de sa famille depuis sa naissance jusqu’à aujourd’hui.
Schéma classique d’une famille au départ unie, de quatre enfants (Jesmyn est l’ainée de la famille, son frère arrive en deuxième, puis elle a encore deux sœurs), dont les parents se séparent alors que sa mère est enceinte de sa plus jeune sœur. Dans sa famille, les hommes ont souvent failli, les femmes ont eu le cœur brisé mais ont malgré tout tout porté sur leurs épaules : en travaillant pour élever leurs enfants et leur offrir un toit. Les enfants se sont quant à eux souvent retrouvés livrés à eux-mêmes pour grandir, parfois un peu vite.
Jesmyn a obtenu une bourse pour aller étudier à l’Université mais elle revient dès qu’elle le peut dans sa famille, profiter de sa mère, de ses frère et sœurs mais aussi amis et cousins souffrant de pauvreté et de racisme dans le Sud des Etats-Unis.
Les moissons funèbres, c’est l’histoire de plusieurs vies fauchées par la misère, l’alcool ou la dépression. L’inégalité des chances, mais aussi l’histoire de ceux qui restent et qui essaient de s’en remettre pour continuer à vivre. Jesmyn Ward a été couronnée du national book award en 2011.
Sa plume douloureuse, belle et parfois nostalgique, est un cri du cœur pour refuser la fatalité. Mais c’est surtout un livre sur l’amour d’une grande sœur pour son petit frère, une sœur inconsolable d’un profond chagrin.
A l’orée de l’adolescence, c’est ainsi que mon frère et moi comprenons ce que c’est qu’être une femme : labeur, rancœur, soucis. Ce que c’est qu’être un homme : ressentiment, colère, désir que la vie soit tout sauf ce qu’elle est.
Présentation du roman chez Globe Editions
A propos de l’auteur :
Jesmyn Ward, 35 ans, est née à DeLisle, dans l’État du Mississippi. Issue d’une famille nombreuse, elle est la première à bénéficier d’une bourse pour l’université. Son premier roman, Where the line bleeds, à paraître chez Belfond, lui a valu d’être remarquée par la critique américaine. Mais c’est avec Bois Sauvage qu’elle va connaître la reconnaissance internationale, en remportant, à la surprise générale, le National Book Award 2011, récompense littéraire suprême aux États-Unis. Jesmyn Ward vit en Alabama.
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