Le jour où Anita envoya tout balader – Katarina Bivald
Roman étrangerAuteur : Katarina Bivald
Traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy
Genre : Roman étranger
Nombre de pages : 464
Editeur : Editions Denoël (11 mai 2016)
Anita Grankvist a 38 ans et sa vie se résume ainsi : mère célibataire, elle travaille dans le supermarché local et habite à Skogahammar avec sa fille Emma qui, à 19 ans, part faire ses études à Karlskrona (ailleurs en Suède). Sans sa fille à la maison, le quotidien d’Anita devient morne. Elle se retient de ne pas la harceler par téléphone et compte les heures avant son prochain retour. Alors, sans réfléchir, pour ne pas tourner en rond elle décide de faire quelque chose qu’elle a toujours rêvé de faire : prendre des cours de moto.
Je remercie affectueusement les Editions Denoël pour la lecture du deuxième roman de Katarina Bivald.
Personnellement j’avais adoré son premier roman La bibliothèque des cœurs cabossés, alors forcément je voulais absolument lire le petit nouveau. La ressemblance des couvertures fraiches, colorées et rigolotes y était pour beaucoup je crois. Mais je préfère vous prévenir tout de suite : les deux romans sont très différents (et malheureusement le deuxième ne supporte pas la comparaison avec le premier). Oublions La bibliothèque des cœurs cabossés (dont le sujet était unique : un roman avec une héroïne passionnée de lecture et dont l’intrigue tournait autour des livres) et concentrons-nous sur Le jour où Anita envoya tout balader car, sans cette comparaison, ce roman a du bon.
Anita est une anti-héroïne : enceinte à 19 ans, elle a appris à se débrouiller seule. Elle mène une vie simple avec sa fille, son travail, sa mère légèrement sénile en maison de retraite spécialisée et ses copines Pia et Nesrin avec qui elle décompresse au bar « le Réchaud à alcool ». N’ayant pas de permis de conduire, elle fait tout à pieds (pourquoi en aurait-elle besoin puisque ses centres d’intérêts son à portée de main ?). Mais quand Emma quitte la maison, Anita a «le syndrome du nid vide» : beaucoup de temps pour s’apitoyer et repenser à ses rêves de jeunesse qu’elle a laissés de côté.
Alors, sur l’insistance de ses copines, elle décide de reprendre sa vie en mains. Pour occuper son temps libre, elle s’implique dans l’organisation de la Journée de la Ville et s’inscrit à des cours de moto. Lukas, son moniteur de 9 ans de moins qu’elle, ne la laisse pas indifférente et, petit à petit, elle s’aperçoit que même si sa fille peut encore parfois avoir besoin de son aide, elle est tellement occupée que le temps file. Elle en profite aussi pour rendre plus souvent visite à sa mère et bizarrement ça lui fait du bien.
Ainsi va la vie d’Anita qui lui réserve bien des surprises. Elle dont l’existence suivait son train-train quotidien, va se retrouver au cœur d’un tourbillon d’événements. Il va lui falloir choisir, décider et parfois même souffrir pour avancer, car à 38 ans une jeune femme a encore tellement à faire ! La crise de la quarantaine n’a qu’à bien se tenir, Anita et ses copines sont gonflées à bloc pour la surmonter.
Katarina Bivald écrit avec des mots simples et accessibles à tous, les chapitres sont courts, les paragraphes aussi et nombreux sont les dialogues. Si les prénoms des personnages sont courts donc assez simples à retenir, les noms des villes suédoises en revanche sont tellement complexes que nous sommes bien incapables de nous repérer (Emma est-elle vraiment partie loin de chez sa mère ?). L’histoire a du mal à démarrer je trouve mais la deuxième moitié du roman est bien sympathique et il ne faut pas rater la fin. Comme souvent dans les romans contemporains, le gros bémol à mes yeux est le fait de citer des marques en permanence (produit, magasin ou même jeu-télé), je ne vois vraiment pas ce que cela apporte…
Le jour où Anita envoya tout balader est un «feel-good book» en ce sens qu’il raconte la vie extraordinaire d’une femme ordinaire. Chacun de nous va à un moment donné se retrouver dans une situation de la vie quotidienne, et cette sensation de vécu nous accorde une place privilégiée à nous lecteur, très proche avec les personnages du roman. C’est très plaisant et agréable à lire.
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Présentation du roman aux Editions DENOËL
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Citations :
«J’ai parfois l’impression que ma vie est comme une pièce de théâtre à petit budget qui n’a pas les moyens d’avoir une scénographie assez importante pour créer des décors différents»
«Le vrai bonheur c’est d’être adulte et de l’accepter»
«La vie est trop courte pour s’ennuyer»
A propos de l’auteur :
Katarina Bivald a grandi en travaillant à mi-temps dans une librairie. Aujourd’hui, elle vit près de Stockholm, en Suède, avec sa sœur et autant d’étagères à livres que possible. La Bibliothèque des cœurs cabossés, son premier roman, a été un best-seller international.
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On me l’a offert pour mon anniversaire. Je suis très impatiente de le lire tout comme le précédent de l’auteure.
C’est un joli cadeau ! Je te souhaite une bonne lecture Marine