La Vie secrète d’Elena Faber – Jillian Cantor
Premier romanAuteur : Jillian Cantor
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pascale Haas
Genre : Premier roman
Nombre de pages : 384
Éditions Préludes (4 avril 2018)
Autriche, 1938. Dans un village reculé, Kristoff, 17 ans, devient apprenti chez Maitre Faber, artisan fabricant de timbres. Il intègre la maison familiale et lui qui est orphelin, se retrouve pour la première fois de sa vie faisant partie d’une famille composée de deux filles : Elena, l’ainée, et Miriam. Jusqu’à la terrible Nuit de Cristal…
Los Angeles, 1989. Son mari demande le divorce, son père atteint d'Alzheimer vient d’entrer en maison spécialisée. Autant pour trouver la perle rare que pour dégoter une petite somme pour aider à payer les frais, Katie décide de faire expertiser sa collection de timbres. C’est là que Benjamin met le doigt sur un timbre extraordinaire.
Roman lu dans le cadre de la rencontre littéraire exceptionnelle du mercredi 20 juin 2018 chez la Librairie 47° Nord.
Autant le dire tout de suite, je préférais le titre original : The lost letter, bien plus représentatif de l’histoire dans son ensemble : la lettre perdue, oui ! Une lettre mais plus précisément un timbre collé dans le mauvais sens.
La Vie secrète d’Elena Faber, c’est une histoire entre deux mondes et deux époques : l’Autriche de la seconde guerre mondiale et les USA des temps modernes (il y a trente d’accord, mais même s’il n’est pas question de téléphones portables, c’est assez actuel). Avec, en fond mais non des moindres : la chute du Mur de Berlin.
Très vite, j’ai été happée par l’histoire de Kristoff qui est un jeune homme droit, sérieux et touchant.
Fin dessinateur, il ne maitrise pas d’emblée la technique de gravure qui consiste à représenter un paysage sur une plaque pour en faire des timbres poste. Pourtant, il persévère et après quelques mois, lorsque son patron et mentor est arrêté par les allemands ayant investi l’Autriche, il va reprendre les rennes de l’atelier.
De toute façon, il n’a pas le choix. Même s’il n’est pas juif, il doit obéir, créer de nouveaux timbres Deutsches Reich, et son travail sera rémunéré.
En parallèle, guidé par son amour pour Elena, il effectuera des opérations de résistance… tout en craignant le pire et dans l'espoir de quitter prochainement le pays avec Elena. Il rêve de partir aux Etats-Unis où le père d'Elena a déjà un contact.
Les chapitres alternent entre l'Autriche en 1938 et Los Angeles en 1989. Cette fois, c'est Katie que nous suivons. Katie qui n'espère pas grand chose de la vie. Elle se laisse porter par les évenements sans faire de vague.
Et pourtant, lorsque Benjamin dégote ce qui pourrait être une pépite dans la collection de son père, la romantique passionnée qui sommeille en elle se réveille. Et ce qui n'était au départ peut-être qu'une lubie devient sa raison de vivre : retrouver le destinataire et/ou l'émetteur de cette lettre au timbre allemand avec l'étrange présence d'une minuscule fleur remplacant le sommet d'un clocher, l'edelweiss.
En Allemagne et en Autriche, l'edelweiss est un symbole d'amour et de pureté, mais c'est aussi une fleur quasi inaccessible, qui ne pousse que sur les terrains rocheux les plus escarpés. Des hommes ont escaladé des ontagnes au péril de leur vie parce qu'ils voulaient en rapporter un à leur fiancée ! Et pour ceux qui ne l'ont pas fait, cette fleur est devenue le symbole du triomphe sur l'adversité.
En somme, une très belle découverte ! La Vie secrète d'Elena Faber est un premier roman traduit en France, avec des personnages très attachants et une intrigue à suspens dans laquelle il est question d’amour, de loyauté et de mémoire…
Présentation du roman aux Éditions Préludes
A propos de l’auteur :
Jillian Cantor est diplômée d'anglais. Elle est née et a grandi dans la banlieue de Philadelphie et vit actuellement avec son mari et ses deux enfants dans l'Arizona. La Vie secrète d'Elena Faber est son premier roman traduit en France.
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