La vie en fuite – John Boyne

Auteur : John Boyne

Traduit par : Traduit par Sophie Aslanides

Lu par Rafaèle Moutier

Titre original : All the Broken Places

Durée : 11 h et 31 min

Éditions Audiolib (6/12/2023)

Un roman absolument passionnant, qui prend racine dans les sombres méandres de la Shoah. Et après : la culpabilité, la fureur de vivre – malgré tout – et le pardon. C’est le portrait poignant d’une femme, Gretel, qui se déploie au fil des pages. 

L’histoire débute à Berlin, avec Gretel, fille d’un haut officier SS ayant dirigé l’un des camps les plus sinistres de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, en 1946, Gretel et sa mère fuient à Paris pour échapper à leur sombre passé, espérant une renaissance sous un nouveau nom.

Autre époque, 2022, en Angleterre, où une vieille dame de 92 ans mène une existence tranquille jusqu’à l’arrivée de ses nouveaux voisins, qui réveille les fantômes de son passé.

Merci aux Éditions Audiolib pour la lecture de ce roman fabuleux. 

La culpabilité 

La culpabilité est un fil conducteur dans la vie de Gretel. Enfant lors des atrocités de son père, elle a toujours porté le poids de ce savoir, se questionnant sur son silence après la guerre. Et sur la possibilité d’apporter son témoignage pour aider les survivants à comprendre et à aller de l’avant. 

Aussi, ce livre est la suite du Garçon en pyjama rayé, qui racontait notamment l’histoire de son frère, Bruno, qui est mort pendant la guerre à huit ans. C’est cette double culpabilité qui va la tirailler toute sa vie.

La fureur de vivre

La fureur de vivre transparaît dans le refus de Gretel de se laisser enfermer dans le passé. Ainsi, malgré la fuite constante (d’abord à Paris, puis à Sydney pour Gretel et enfin à Londres) et la peur d’être découverte, ou chassée par des chasseurs de nazis, elle lutte pour une existence nouvelle, toujours animée par une passion de vivre insatiable.

Le pardon 

Quant au pardon, il se révèle essentiel pour avancer. Après avoir été la fille de son père, le monstre, elle est devenue la fille de sa mère, la pestiférée, puis il a fallu qu’elle apprenne à être elle-même. Accepter qui elle était pour devenir une jeune femme, puis une maman. Le pardon est au cœur de la vie, et comme Gretel a décidé de continuer à vivre, il a bien fallu qu’elle s’en accommode. 

L’arrivée de ses nouveaux voisins ravive les souvenirs de Gretel, mais aussi une lueur d’espoir et de rédemption. Notamment à travers Henry, ce petit bonhomme fragile, timide, pour qui tout va toujours de travers (quand il n’a pas un bras cassé, il a une brûlure ou un œil au beurre noir). Alors qu’il ne désire qu’une chose : être tranquille pour lire. 

Ainsi, à travers des dialogues ciselés et des personnages aussi complexes qu’attachants, l’auteur John Boyne tisse une trame narrative captivante, oscillant entre l’Histoire et les destins individuels. Aucun temps mort dans ce roman que j’ai dévoré avec passion, et qui nous confronte à une multitude d’émotions, laissant une empreinte durable dans l’esprit du lecteur. Je garderai longtemps Gretel en tête.

Présentation du roman aux Éditions Audiolib

 

A propos de l’auteur : John Boyne est né en Irlande en 1971. Il est l’auteur du Garçon en pyjama rayé (Gallimard Jeunesse, 2006), qui s’est vendu à plus de six millions d’exemplaires dans le monde. Ses romans, des Fureurs invisibles du cœur à L’Audacieux Monsieur Swift, l’ont imposé sur la scène littéraire française.

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