
La tresse – Laetitia Colombani
Coup de coeur . Premier romanAuteur : Laetitia Colombani
Genre : Premier roman
Nombre de pages : 224
Éditions Grasset (10 mai 2017)
Smita habite en Inde. C’est une femme Dalits, une Intouchable. De mères en filles, elles vident chaque jour à mains nues les toilettes des Jatts. Mais Smita refuse que sa fille connaisse le même sort. Elle a décidé que Lalita, elle, irait à l’école.
Giulia habite en Sicile. Elle travaille dans l’atelier familial qui récupère des cheveux coupés pour en faire des perruques. Lorsque son père est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise est au bord de la faillite.
Sarah habite au Canada. Wonderwoman des temps modernes, elle jongle entre son travail d’avocate associée et ses trois enfants issus de deux pères différents. Sa vie est organisée au millimètre lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’un cancer du sein.
Trois femmes, trois continents, trois destins liés par une même volonté : celle de se battre pour s’en sortir.
Je remercie chaleureusement les Éditions Grasset pour la lecture du premier roman de Laetitia Colombani.
Autant j’aime lire des livres vierges d’avis pour découvrir des pépites avant tout le monde, autant il m’arrive d’avoir l’impression d’être passée à côté d’un livre dont j’entends énormément parler. C’est le cas ici. Depuis trois semaines, La tresse est partout et les avis sont dithyrambiques. Il me fallait le lire pour me faire mon propre avis.
La tresse, c’est l’histoire de trois femmes qui habitent sur des continents différents avec des coutumes variées. Et pourtant, leurs destins sont liés comme les trois branches d’une tresse.
Smita est celle qui vit dans la plus grande misère. En Inde, cette Intouchable survit en ramassant les excréments des autres et se nourrit en mangeant des rats que son mari est payé pour attraper. Mais c’est une femme forte qui sait ce qu’elle veut. Ou plutôt ce qu’elle ne veut pas. Sa fille ne subira pas le même sort et, en dépit des croyances locales et des menaces lancinantes, elle fera tout pour ça. Une femme volontaire et une mère courageuse.
Guilia est issue d’une famille italienne qui vit depuis trois générations grâce à une coutume sicilienne ancestrale. Lorsque son père se retrouve à l’hôpital, c’est à elle qu’incombe la charge de faire vivre l’atelier. Et, du haut de ses vingt ans, elle doit prendre les décisions qui feront l’avenir de sa famille et de ses ouvrières. Une fille aimante qui, à l’aube de sa vie de femme, doit faire des choix et s’y tenir.
Sarah est la femme moderne dans toute sa splendeur. Divorcée deux fois, elle ne vit que par et pour son métier d’avocate réputée. Elle a construit un mur entre sa vie professionnelle et sa vie privée mais le jour où elle apprend sa maladie, c’est comme si une fissure s’était faite dans le mur. Menant sa vie tambours battants, elle est convaincue de pouvoir tout gérer toute seule jusqu’au jour où le monde qu’elle s’est construit vacille.
La plume de Laetitia Colombani sert à merveille le destin de ces femmes à la fois fortes et exceptionnelles.
Les chapitres alternent entre les trois femmes, ils sont courts et toujours percutants (l’enchainement des événements est d’une logique implacable et pourtant l’auteure réussit à chaque fin de chapitre à nous tenir en haleine). Au travers de ces destins solidaires, le lecteur ressent combien les femmes d’aujourd’hui sont animée d’une soif de liberté plus forte que le poids des traditions.
Ce premier roman est fort et poignant et, à mon sens, nécessaire sur la condition de la femme à l’époque actuelle. A l’heure où le concept de «charge mentale» est sur toutes les lèvres, tout le monde devrait lire La tresse ne serait-ce que pour se faire une idée de ce que vivent les femmes au quotidien, au vingt-et-unième siècle. On pourrait croire que certaines scènes se déroulent au siècle dernier, mais non, c’est bien d’aujourd’hui dont il est question. Et c’est d’autant plus fort.
Présentation du roman aux Éditions Grasset
A propos de l’auteur :
Laetitia Colombani est scénariste, réalisatrice et comédienne. Elle a écrit et réalisé deux longs-métrages, À la folie… pas du tout et Mes stars et moi. Elle écrit aussi pour le théâtre. La Tresse est son premier roman.
J’ai beaucoup aimé. Rafraichissant et plaisant. J’en parle ici http://mademoiselleestcommetoutlemonde.blogspot.fr/2017/08/livre-la-tresse.html
Effectivement, il se lit en quelques heures 😉
Bonsoir,
Tu m'as donné très envie de découvrir cet ouvrage, j'aime l'idée d'un récit choral autour du destin de 3 femmes qui ne se connaissent pas. Merci du conseil.
Belle soirée.
Kirzy
Bonjour,
Je t’en prie, c’est un plaisir de donner envie de lire un si beau livre ! Bonne lecture alors 😉
Ce roman m'a énormément touché. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire.