La Pâqueline – Isabelle Duquesnoy

Auteur : Isabelle Duquesnoy

Genre : Littérature française

Nombre de pages : 400

Éditions de La Martinière (14 janvier 2021)

Paris, 1798. Alors que son fils, Victor, croupi en prison après un procès retentissant, Pâqueline Renard voit sa maison partir en fumée. Ayant tout perdu, elle qui s’était promis de ne plus jamais avoir aucun contact avec son malotru de fils, décide d’emménager clandestinement chez lui.

Lorsqu’elle découvre avec stupeur la richesse qu’il a accumulée grâce à son métier d’embaumeur et à ses petits trafics, elle décide de lui raconter son histoire personnelle en l’écrivant sur les murs de son appartement. Et dans le même temps, sans une once de culpabilité, elle le dépouille de tous ses biens. 

Je remercie ma chère Caro (Vallat – libraire à la Fnac Rosny II) et les Éditions de la Martinère pour la lecture du nouveau roman d’Isabelle Duquesnoy. 

Je n’ai pas lu L’Embaumeur (paru en 2017) qui, d’après ce que j’ai compris, relate l’histoire de Victor. Mais j’ai lu La Pâqueline et je l’ai tout simplement adoré !

Replay de l’Apéro des Caro du 27/01/2021

 

La Pâqueline, une mère monstrueuse certes, mais une femme avant tout

Oui, Pâqueline n’est pas une mère parfaite : elle n’aime pas son fils, pire encore elle se réjouit de la misère dans laquelle il vit depuis qu’il a été jugé pour son crime. Car si l’acte irréversible de son fils est incompréhensible, inexcusable même, aucune mère ne peut rester insensible à la souffrance de son enfant. La Pâqueline, si. Du coup, notre coeur oscille entre son ingratitude et son coeur défaillant. Car avant d’être mère, la Pâqueline a été la femme de Johann, et encore avant cela, la fille de Jeanette. Petite fille à la jeunesse particulière qui, si elle n’a pas souffert, n’a pas été heureuse non plus. Du coup, à la lecture de son récit, on lui accorde des circonstances atténuantes…

 

Une histoire d’un autre temps, mais tellement actuelle 

La bassesse humaine, les coups bas, les petits arrangements avec la vérité, etc. rien de très nouveau, ça a toujours existé et ça existera toujours ! Mais comme c’est étrange de se retrouver dans le Paris du 18e siècle aux côtés de le Pâqueline. Jeune veuve et mère isolée qui est en réalité simplement perdue. Qui ne sait pas compter l’argent mais sait en revanche parfaitement combien elle a au bruit des pièces qui tintinnabulent. Accompagnée de son paon, unique survivant de l’incendie de sa maison, elle va à son tour trouver des subterfuges pour survivre dans un monde hostile. Ne connaissant rien de l’avenir, elle va vivre au jour le jour, tiraillée entre les bizarreries de son fils, les préciosités du monde dans lequel elle vit désormais et son passé chaotique. Ainsi va la vie, si on ne veut pas tomber, il faut avancer pour garder l’équilibre. 

 

Une belle découverte !

La Pâqueline, c’est l’histoire d’une femme qui, à 35 ans, a déjà vécu plusieurs vies. Si elle parait cruelle par moment, ce n’est que par besoin de protection. Car, sous ses airs de femme aigrie, austère et terrible, se cache un coeur tendre qui a un temps été nourri d’amour avant d’être envahi de haine. De fait, comme tout accusé est présumé innocent, je vous invite à découvrir, sans haine et sans crainte, la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Vous vous ferez ainsi votre propre avis sur cette mère monstrueuse qu’est la Pâqueline. 

 

Présentation du roman aux Éditions de la Martinière

 

A propos de la romancière : après le succès de L’Embaumeur, prix Saint-Maur en poche et prix de la ville de Bayeux, Isabelle Duquesnoy nous livre le portrait d’une mère abominable, qu’on se surprendra étrangement à aimer, écrit dans une langue époustouflante, entre préciosité du XVIIIe siècle et démesure rabelaisienne. Un écrivain inclassable et majeur de ce début du XXIe siècle.

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