La Faim blanche – Aki Ollikainen
Premier romanAuteur : Aki Ollikainen
Genre : Premier roman
Roman traduit du finnois par Claire Saint-Germain
Nombre de pages : 160
Editeur : Héloïse d’Ormesson (25 août 2015)
Hiver 1867, en Finlande, la famine fait rage. Il n’y a plus rien à manger pour les pauvres et les gens des hautes sphères voient leurs réserves s’amenuiser rapidement. Il règne un froid glacial, à vous transpercer les chairs. Marja n’a pas d’autre choix que de quitter sa ferme, abandonner son mari mourant, et prendre avec ses enfants la route vers le Sud avec un seul objectif : rallier Saint-Petersbourg. S’engage alors une course contre la montre pour avancer parmi une horde de mendiants et espérer survivre. Une lutte de chaque instant.
Je remercie les Editions Héloïse d’Ormesson pour la découverte de ce 1er roman déjà remarqué et sélectionné par le prestigieux Man Booker Prize.
Aki Ollikainen est journaliste et photographe professionnel et cela s’en ressent dans sa façon de nous décrire cette terrible marche pour la faim. C’est une sensation étrange que de lire un livre et d’en visualiser l’histoire et les personnages sous forme de tableaux. Tel un peintre, Aki Ollikainen éveille nos sens avec des paysages à couper le souffle et des hommes et femmes abimés, fragiles et profondément meurtris.
Actuellement en plein été, je dois reconnaître que j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre dont le froid glacial vous prend à la gorge, mais une fois dans l’histoire (et rafraichie) je me suis laissée emporter.
Ici, au cœur du calvaire, vous passerez par de multiples émotions : l’angoisse, la colère, la tristesse, l’inquiétude, mais vous remarquerez aussi l’entraide et la solidarité de ceux qui ont un cœur et qui viennent en aide à leur prochain avant même de penser à leur propre survie. L’accroche de la fiche de lecture accompagnant le service de presse reçu indiquait «voyage au bout de l’hiver», les mots sont bien choisis. La marche que Marja a entamée est irréversible, sa seule chance survie est d’aller jusqu’au bout, malgré le froid, malgré la faim, malgré la fatigue en devant toujours faire face à la méchanceté des uns et l’égoïsme des autres. Seule parmi des milliers d’autres migrants dans la même situation, Marja nous entraine dans son dramatique voyage passant de la triste réalité au rêve comme seule échappatoire.
L’écriture d’Aki Ollikainen est vive et incisive, impitoyable mais aussi parfois poétique. A la façon d’un conte onirique, ce premier roman est remarquable dans sa maitrise d’écriture.
Une chose est sûre, parmi tous les livres de la Rentrée littéraire, La Faim blanche a quelque chose qui fait sa différence, il se démarque par son originalité et sa qualité.
Présentation du roman aux Editions Héloïse d’Ormesson
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Citations :
Les gens sont avant tout intéressés par les détails. Cependant, l’important est de voir la totalité ; seule l’image totale donne du sens aux détails.
Il est saisi par le sentiment d’insignifiance qu’il éprouve toujours face à la mer par grand vent. Et cette sensation n’a rien de pénible, elle est même libératrice.
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A propos de l’auteur :
Né en 1973, Aki Ollikainen est photographe professionnel et journaliste. Il vit à Lohja. Avec La Faim blanche, premier roman récompensé par de nombreux prix et sélectionné par le Man Booker Prize, il s’impose d’emblée sur la scène littéraire internationale.
2 comments
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J’aime beaucoup la littérature finlandaise 🙂 Le résumé et ta chronique me donnent très envie de découvrir ce roman !
Un magnifique 1er roman, avec une belle maitrise d’écriture