
La Déposition – Pascale Robert-Diard
Document/essaiAuteur : Pascale Robert-Diard
Genre : Document/essai
Nombre de pages : 300
Editeur : L’Iconoclaste (20 janvier 2016)
Toussaint 1977. Agnès Le Roux disparaît mystérieusement. Son avocat et amant, Maurice Agnelet, est immédiatement suspecté de meurtre. Mais faute de preuves et de cadavre, il n’est pas inculpé.
27 ans plus tard, le 11 avril 2014, au cœur du palais de justice de Rennes, la cour d’assises d’Ile-et-Vilaine condamne Maurice Agnelet à vingt ans de réclusion criminelle.
La Déposition est le document/essai du mois de septembre que j’ai lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE.
Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire au Monde et le point fort de cet ouvrage est la qualité de la restitution des faits.
Après les procès qui avaient eu lieu à Nice et Aix-en-Provence, elle fait partie des journalistes couvrant le 3ème procès qui s’ouvre à Rennes. Là, sous ses yeux, un homme fait volte-face. C’est Guillaume Agnelet, qui a toujours soutenu son père. Et pourtant ce jour-là ses révélations vont faire trembler l’ensemble des personnes présentes dans la salle et changer le cours du procès. Car, sur la base de son témoignage, et pourtant faute de preuves, 27 ans après les faits, son père sera condamné.
Pour chercher à comprendre, l’auteure retrace avec précision les événements qui ont conduit à la condamnation de Maurice Agnelet. De secrets bien gardés en révélations, de confiance aveugle à un véritable cas de conscience, le lecteur est amené à se poser une question simple : en France, un homme peut-il être condamné pour meurtre sur la base de simples hypothèses ? Sans preuves matérielles et irréfutables, comment accorder du crédit aux dépositions des proches, qu’elles soient dans un sens comme dans l’autre ? Soulager sa conscience certes, mais à quel prix ? L’ouvrage analyse toutes les étapes qui ont mené Guillaume Agnelet à témoigner.
Et le livre se termine sur une dernière déclaration de Maurice Agnelet qui demande pardon à la famille Le Roux (sans avouer son acte, ni pour autant rappeler son innocence) et regrette de s’être, je cite, «mal occupé de ses enfants» et de leur mère. La condamnation de la cour d’assises tombe, elle est irrévocable.
Le livre de Pascale Robert-Diard se lit d’une traite. Une fois entamé, il est impossible de le lâcher tant la réalité dépasse la fiction. Ici, les hommes et les femmes sont des personnes réelles, dont l’intimité a été entièrement dévoilée et les secrets de famille révélés. Guillaume Agnelet aura vécu toute sa vie dans l’ombre de cette affaire jusqu’au jour où il a fait le choix cornélien de témoigner contre son propre père, sachant ainsi qu’il se couperait de sa mère et de son frère. La famille Le Roux quant à elle ne connaitra peut-être jamais la vérité sur ce qui est arrivé à Agnès, je pense qu’il n’y a rien de plus terrible.
Ce livre traite d’un sujet difficile. Je remercie l’auteur pour son travail remarquable qui m’a particulièrement intéressée.
La vérité a des vertus guérisseuses que le mensonge n’a pas.
Présentation du roman aux Editions L’Iconoclaste
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A propos de l’auteur :
Pascale Robert-Diard est chroniqueuse judiciaire au Monde.
bonjour Caroline
je suis moi aussi jurée du prix des lectrices ELLE
ce bouquin m’a scotchée, je n’en suis toujours pas revenue, franchement ça vaut un thriller
Bonnes (autres) lectures !
C’est très vrai ce que tu dis ! A bientôt pour d’autres partages 😉
Un livre qui a tout pour me plaire! Merci Caro pour cette découverte.
Très très instructif tu verras. Bonne journée Marine !