La carte postale – Anne Berest

Auteur : Anne Berest

Genre : Littérature française

Nombre de pages : 512

Éditions Grasset (18 août 2021)

Il y a des choses qu’on fait par habitude, d’autres par réflexe, mais il y en a pour lesquelles on se sent investi d’une mission. 

Lorsqu’en 2003 Leila, la mère d’Anne Berest, reçoit dans sa boite aux lettres une carte postale de l’Opéra Garnier avec seulement quatre prénoms inscrits dessus : Ephraïm, Emma, Noémie et Jacques, cela n’intéresse personne ou presque. Mais, quelques années plus tard, alors qu’Anne est enceinte, elle ressent le besoin d’en savoir plus. Heureusement pour elle, sa mère est une enquêtrice hors pair et elle se met à lui raconter l’histoire de sa famille maternelle.

Je remercie les Éditions Grasset pour la lecture du nouveau roman d’Anne Berest. 

Pour ne jamais oublier

Des livres qui reviennent sur les atrocités commises pendant les guerres mondiales, j’en ai lu beaucoup. Mais celui-ci a quelque chose en plus : l’écriture d’Anne Berest. 

J’avais découvert la romancière avec Gabriële (qu’elle a écrit à quatre mains avec sa soeur Claire), et j’ai retrouvé ici le même plaisir de lire car non seulement elle écrit bien, mais j’aime aussi beaucoup son équitable répartition entre dialogues, réflexions personnelles, extraits de lettres et descriptifs détaillés. 

Anne a le don de rendre simple un sujet complexe car ici, sous couvert d’une simple carte postale, elle retrace toute l’histoire de ses arrières-grands-parents : Ephraïm et Emma Rabinovitch. Juifs d’origine polonaise, ils ont traversé la Russie, la Lettonie et la Palestine pour arriver en France. Ils ont cru un temps avoir fui l’antisémitisme, et puis… comme beaucoup, ils ont disparu. Anne est issue d’une famille de déportés. 

Mais alors pourquoi donc cette carte postale est-elle arrivée chez sa mère en 2003 ? Avec pour seul message ces quatre prénoms (Noémie et Jacques étant les oncle et tante de la grand-mère maternelle d’Anne, seule rescapée) ? Qui l’a envoyée et dans quel but ?
C’est le fil rouge du roman qui tient en haleine le lecteur de bout en bout. Tout comme Anne, on a envie de connaitre la vérité, même si remuer le passé n’est jamais évident. Surtout qu’ici, les personnages de papier sont de vraies personnes, ils ont une vraie vie et aspirent à une certaine tranquillité. 

Ce roman m’a bouleversée. Passionnée par le destin des personnages, je l’ai lu avec avidité, sans jamais vouloir m’arrêter. De l’urgence de la situation, j’ai ressenti l’urgence de lire pour découvrir, comprendre et réfléchir. J’ai follement aimé La carte postale et je remercie Anne Berest de m’avoir ouvert les portes de sa famille. C’est en lisant des livres comme celui-ci qu’on réalise à quel point il est essentiel d’être à l’écoute et de bien se connaitre pour ne plus jamais reproduire ce qui s’est passé.  

 

Présentation du roman aux Éditions Grasset

 

A propos de la romancière : Anne Berest est l’auteur de romans. Elle a aussi écrit la série Mytho pour Arte, qui a reçu de nombreux prix, en France comme à l’étranger.

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