Interview complice avec Alia Cardyn
Interviews
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Interview
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L’interview Carobookine : le rendez-vous incontournable pour vous lecteurs.
Chaque mois un auteur prend la parole et nous dévoile ses secrets d’écrivain.
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Alia Cardyn
«Tente tous tes rêves»
Diplômée en droit et en sciences politiques, Alia Cardyn est une ancienne avocate. Depuis huit ans, elle exerce comme coach et conférencière en Belgique et à l’étranger. Traduite en plusieurs langues, elle est également auteur de livres pratiques.
A l’occasion de la sortie de son premier roman, Une vie à t’attendre, elle me fait le plaisir de répondre à mes questions. Très vite, une complicité s’installe entre elle et moi et le tutoiement s’impose (c’est la raison pour laquelle nous nous tutoyons dans les questions ci-dessous).
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Alia Cardyn, avocate de formation, tu es aussi l’auteur de livres de développement personnel.
Comment en es-tu venue à écrire un roman à suspens ?
Alia Cardyn : Pour être honnête, c’est ce que j’ai toujours eu envie de faire mais je me disais que je n’étais pas suffisamment douée. J’ai un côté très scolaire. Je suis devenue coach il y a 8 ans et c’est seulement après avoir écrit 4 livres de développement personnel que je me suis dit «voilà tout est bien en place, allez, je m’autorise à écrire un roman, et puis si c’est pas bon et bien tant pis». Le roman, c’est mon loisir à moi.
Un jour, il y a un an et demi environ, j’étais en voiture avec mon mari et j’ai vu en haut d’une colline une vieille demeure (personnellement les endroits mystérieux me font rêver, ils m’embarquent dans des histoires). Je lui ai dit «le jour où j’écris un roman il commence là».
Et le 20 mai 2015, je me suis lancée. Le prologue a été écrit tout de suite, et puis j’ai repensé à cette maison et tout d’un coup le premier chapitre était écrit (il a d’ailleurs gardé ce ton différent un peu comme si c’était une vieille maison qui parlait). L’intrigue est venue, très puissante, en un coup elle s’est imposée. C’était important d’avoir un intrigue très forte et dont je n’avais pas la réponse. Pour moi, écrire un roman, c’était voyager avec les personnages.
J’avais vraiment flashé sur les couvertures des Editions Charleston, alors j’ai appelé Karine Bailly de Robien (à postériori je me rends compte que ce que j’ai fait était très audacieux), on s’est rencontrées (je ne pouvais pas lui envoyer le texte par email) et je lui ai apporté mes 25 premières pages. J’ai même cru voir de l’émotion lors de la lecture du texte. Elle a déposé les pages et elle a dit «pour nous c’est bon, et tu sais comment ça termine ?». Je lui ai répondu «oui, évidemment» alors que je ne connaissais pas la fin. Ca a été un beau cadeau de pouvoir écrire en ayant le soutien de Charleston avec ma petite touche d’originalité (le suspens).
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Lorsque Rose reçoit la lettre par un inconnu, elle est grisée par une envie d’aventure.
N’a-t-on pas tous besoin parfois de «perdre la tête» comme tu dis ?
Alia Cardyn : Si bien sûr ! Excitée par l’inconnu, elle perd la tête parce que c’est enivrant. Et pourtant, elle prend son temps avant d’ouvrir l’enveloppe (tellement, qu’elle en avait même presque fini par l’oublier). Ce que je voulais c’était avoir une héroïne qui ait des réactions différentes des miennes (moi je ce que j’aime bien dans un roman, c’est pouvoir vivre la vie d’une autre).
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Oscar a l’habitude de trinquer en clamant : «A nos vies !». Dans ces mots vibre une mélodie d’espoir et de challenge comme tu dis.
Penses-tu qu’il faille régulièrement célébrer la vie ?
Alia Cardyn : Ma vie m’a prouvé qu’on peut vraiment être dans situation très problématique et qu’on a tous la possibilité de développer quelque chose de tout autre, réaliser ses rêves, une vie magnifique. Oscar est pour moi par essence celui qui a beaucoup de résilience, il trouve une énergie en lui pour se dire «allez on y va», et d’avoir ce signe de ralliement entre eux permet d’élever le récit qui peut parfois être un peu lourd.
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Une partie de la vie de Gabrielle se déroule à New York.
Y es-tu déjà allée ?
Alia Cardyn : Oui ! Et j’adore cette ville ! Je trouve qu’il y a une vibration particulière dans cette ville. NY est par excellence la ville qui fait vibrer et c’est bien en miroir avec combien Gabrielle va vibrer pendant cette tranche de vie là.
Ce livre a été un pur bonheur à écrire, dans la mesure où cette histoire je me la racontais, je choisissais les lieux dans lesquels j’avais envie de voyager (par exemple les Hamptons).
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Tu cites une phrase de Guillaume Apollinaire «Le rêve est la meilleure chose qui soit au monde car c’est grâce à lui que nous avançons dans le réel».
Es-tu une rêveuse, Alia ?
Alia Cardyn : Une très grande rêveuse. Justement, je suis très peu dans la réalité parce que sinon je pense qu’on ne peut pas être écrivain. Me dire que je travaille pendant 4 mois, écrire sans demander l’avis à qui que ce soit sur mon texte, il faut être limite un peu fou pour tenir sur la longueur, parce que qu’est ce qui te dit que ca va plaire ?
Très grande rêveuse, j’ai appris par l’éducation que j’ai reçue qu’on peut réaliser tous ses rêves. Je ne me limite jamais, je peux certainement apparaître audacieuse, irréaliste, mais en fait finalement pour ma vie à moi c’est payant. Et ça me plait de ne pas avoir de limite, j’ai fort besoin de liberté, d’être en dehors de ma zone de confort, ça me donne de l’énergie. C’est une grande liberté de ne pas avoir trop peur de faire des erreurs ou de se prendre des non, ça me permet d’avancer.
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«Je connais la nature des silences et celui-ci n’est pas bon.»
Existe-t-il un «bon» silence ?
Alia Cardyn : Entre deux amoureux qui vont s’embrasser oui. Et puis aussi le silence qui précède le premier cri d’un bébé, celui pendant la nuit quand les enfants dorment.
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Le prologue est un hymne à la vie.
Cette partie n’est-elle pas autobiographique ? N’est-ce pas ce que tu as vécu la 1ère fois que tu as été maman toi-même ?
Alia Cardyn : Oui alors, les sages-femmes m’avaient dit «vous n’accoucherez pas avant plusieurs heures» et en fait elles se sont trompées, peu temps après elles m’ont dit «vous allez accoucher». Tout de suite j’ai paniqué, je n’étais pas prête, alors quand on m’a dit «veux tu saisir ton enfant ?», je me suis dit est-ce que je vais pouvoir donner tout mon amour à cet enfant ? Au moment ou j’ai touché la peau de ma fille pour la 1ère fois, je me suis demandé «quelle mère je vais être ? Est-ce que je vais en être capable ?».
C’était une sensation tellement forte que j’ai ressentie dans mes tripes pour mon 1ère enfant (pas pour mon deuxième) et c’est cette image très forte qui m’a donné l’intrigue.
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Sans dévoiler l’intrigue, l’un des personnages se prend à mentir pour apaiser la peine de l’autre. Un geste audacieux et plein d’amour.
Crois-tu que l’on peut tout pardonner par amour ?
Alia Cardyn : Beaucoup de choses.
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Alia Cardyn : J’aime bien la tienne («qui ose, gagne»). Ou sinon : «tente tous tes rêves». En coaching, je dis toujours «donne toi au moins la chance de réaliser un de tes rêves dans ta vie», parce que les gens se limitent très très fort.
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Toi qui es écrivain, t’arrive-t-il de lire d’autres auteurs ?
Alia Cardyn : Oui, ce sont mes grands professeurs. Amin Maalouf, Marguerite Duras et Carole Martinez pour l’écriture, Camilla Läckberg et Michel Bussi pour les intrigues. Avec trois enfants, je n’ai pas beaucoup de temps pour lire alors je suis très exigeante, il faut que le livre soit vraiment prenant, très inspirant.
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Quel livre lis-tu en ce moment ?
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Alia Cardyn : La sirène de Camilla Läckberg et je vais commencer le dernier Bussi, Le temps est assassin.
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Quel est ton dernier coup de cœur ?
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Alia Cardyn : Carobookine ! Tu m’as touchée avec ton post sur Une vie à t’attendre, c’est très très chouette. Et dans la vie, quand on écrit un premier roman, c’est le genre de cadeau vraiment important sur le chemin.
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Question bonus : l’interview Carobookine, c’est chaque mois un nouvel auteur qui prend la parole : un cercle d’intimes pour les abonnés Carobookine.
Tu as joué le jeu des confidences (merci !). Maintenant c’est à toi de choisir qui tu souhaites nous faire connaitre mieux. Alors, à qui passes-tu le relais ? Quel sera le prochain à nous dévoiler ses secrets d’écrivain ?
Alia Cardyn : Michel Bussi, (mais comme je l’ai déjà eu en interview, elle ajoute : ) Amin Maalouf. Les échelles du levant notamment, je te le conseille, c’est lui qui m’a donné le goût de la lecture.
Alia, je te remercie chaleureusement pour ton enthousiasme, ton énergie et ta gentillesse pendant cette interview. Merci d’avoir joué le jeu des confidences.
A propos de l’auteure :
Diplômée en droit et en sciences politiques, Alia Cardyn est une ancienne avocate. Depuis huit ans, elle exerce comme coach et conférencière en Belgique et à l’étranger. Traduite en plusieurs langues, elle est également auteur de livres pratiques.
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Retrouvez ma chronique d’Une vie à t’attendre
Présentation du roman aux Editions Charleston
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