Et à la fois je savais que je n’étais pas magnifique – Jon Monnard
Premier romanAuteur : Jon Monnard
Genre : Premier roman
Nombre de pages : 170
Éditions L’Âge d’Homme (9 mars 2017)
Coska est un jeune homme discret, qui vit un peu à l'écart des autres. Passionné de littérature, il se fait renvoyer de son école d'art et participe à un concours organisé par une célèbre marque de prêt à porter. Contre toute attente, il réussit à se faire embaucher par la célèbre Martha Kahl pour inspirer sa nouvelle collection.
En un rien de temps, Coska se retrouve dans un monde néfaste qu'il ne connaît pas, celui des stars et du paraître. En dépit des apparences, et malgré sa volonté, il s'y perdra. La décadence est alors inévitable…
Lorsque Amandine de L'ivresse littéraire a publié sa chronique coup de cœur de ce premier roman, j'ai eu immédiatement envie de le lire.
Et, en effet, admirablement préfacé par Philippe Besson, le livre de Jon Monnard ne manque pas d'originalité.
Je remercie sincèrement les Éditions L’Âge d’Homme pour cette lecture.
Mieux vaut être attentif aux multiples détails donnés dès les premières pages, faute de quoi il serait difficile d'entrer dans l'histoire. Mais, si vous vous accrochez, alors vous réussirez à entrer dans l'ambiance du livre et là, vous aurez envie de connaitre la suite avec impatience…
Mon garçon… Soyez sage. Le monde a besoin de vivacité telle que la vôtre. Par pitié, ne la flanquez pas aux ordures. Songez à ce qui vous fait transpirer, à ce qui vous fait chialer. Et aussi, à ce qui vous fait du bien. Songez à vous et à vous seul. Ne vous oubliez pas.
L'écriture de Jon Monnard est à la fois subtile et dense et pose avec finesse le décor de la vie de Coska, un jeune homme réservé et romantique. Mal préparé à la proposition qui lui est faite, Coska tente de faire bonne figure en s'adaptant tant que faire se peu aux codes du nouveau monde dans lequel il évolue. Il ne joue pas, il essaie vraiment de s'intégrer.
Mais, comme aujourd'hui la mode est à l'éphémère, il va vite déchanter et se retrouver dans une situation critique. Plus que critique même…
Vous voyez mon garçon, je n’en sais rien. Je pense que parfois, il faut s’arrêter de réfléchir, sinon vous prendrez peur. Et quand vous avez peur d’une chose, vous commencez à avoir peur d’une autre. Puis, finalement vous avez peur de tout. Et si vous avez peur, vous n’osez rien. Cassez-vous la gueule, vous êtes jeune. Vous n’avez rien à perdre.
Et à la fois je savais que je n'étais pas magnifique est un excellent titre qui reflète bien l'histoire qui nous est contée. J'attache beaucoup d'importance au titre et je félicite l'auteur pour celui-ci qui est si vrai. Tout est dit. En douze mots, Jon Monnard a résumé son roman avec justesse et délicatesse.
Empreint d'un romantisme moderne, ce premier roman est à lire absolument tant pour la beauté de sa plume que pour la sincérité des sentiments retranscris dans ses personnages.
Si je trouve que les auteurs contemporains sont parfois imprécis dans leur fin de roman, celui-ci est au contraire maîtrisé jusqu'à la dernière ligne.
Et, malgré les périodes sombres que vit Coska, le brin d'optimisme de la fin est d'une délicatesse bluffante.
Un roman d’apprentissage dont on retiendra cette phrase issue des «remerciements aux magnifiques» :
A celles et ceux qui n'ont jamais cessé d'y croire.
Présentation du roman aux Éditions L’Âge d’Homme
A propos de l’auteur :
Dévoué et sensible à la culture, Jon Monnard de par sa formation initiale de libraire découvre par les voies de la littérature les différents domaines de l'art qui ne cesseront de le passionner : la mode, le cinéma, la littérature, l'art. Séduit par des auteurs comme Francis Scott Fitzgerald et Charles Bukowski, il déploie une plume distinguée pour rendre hommage à ces mondes qui le fascinent dans un touchant premier roman.
Diplômé d'un bachelor en marketing et communication, c'est aussi des problématiques qu'il évoque: il met en regard le luxe et la culture, par une réflexion sur leur valeur aujourd'hui. La force de la pensée, qu'il associe à la force des mots, est un principe de responsabilité qui, pour lui, définit la confiance que l'on peut accorder aujourd'hui aux marques ou à l'Humain. C'est l'histoire d'un jeune garçon, balloté dans des mondes qui finalement ne sont pas ceux auxquels il pensait adhérer. Mais c'est aussi un roman d'apprentissage, un premier roman optimiste et bienveillant sur sa génération, mais aussi sur celles qui sont passées et celles qui viendront.
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Très jolie chronique ! Tu y retranscris parfaitement ce qui se dégage de ce roman. C'est fou comme la sensibilité de la plume de Jon Monnard m'habite encore aujourd'hui. Je n'en dirai pas plus, tu sais à quel point je l'ai aimé 🙂
Il y a des premiers romans qui valent vraiment de ne pas passer à côté et c'est selon moi le cas avec celui-ci.
C’est vrai qu’il doit être tellement difficile d’émerger avec un 1er roman qu’il ne faut pas hésiter à le soutenir lorsqu’on en déniche un bon ! Merci Amandine.