Des vents contraires – Olivier Adam
Coup de coeurAuteur : Olivier Adam
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 254
Editeur : Editions de l’Olivier (8 janvier 2009)
Depuis près d’un an, Sarah, la femme de Paul Anderen, a disparu. Il élève seul, comme il peut, ses deux enfants, Clément et Manon. La maison dans laquelle ils habitaient en région parisienne renfermant trop de souvenirs (heureux) qui lui font mal, il décide de déménager vers sa ville natale : Saint-Malo.
Retour aux sources au bord de la Manche, nouveau départ, en l’absence de certitude sur ce qui est arrivé à Sarah, Paul les enfants doivent renouer avec un semblant de vie quotidienne : ne pas se coucher trop tard, essayer de (bien) dormir, se lever chaque matin pour aller à l’école, aller travailler à heures fixes.
Mais Paul est abimé, Clément en colère et Manon inconsolable. Heureusement, le frère de Paul, et sa femme les entourent, et ils nouent des liens avec des voisins et autres connaissances.
Ma copine Florence m’en parlait depuis des mois (années ?), récemment vous me l’avez chaudement recommandé, alors je me suis lancée dans Des vents contraires. Je l’avoue, c’est le premier roman d’Olivier Adam que je lis. Mais certainement pas le dernier !
La sensibilité avec laquelle écrit l’auteur est incroyable. Les paysages sont décrits avec finesse, les personnages affutés, et les relations humaines si émouvantes qu’on vibre avec le protagoniste.
La mer, omniprésente, est l’un des gros points forts de ce roman. Inconditionnelle de la mer et de l’infini à perte de vue, j’ai été particulièrement touchée par toutes les séquences parlant de celle-ci. Je me suis retrouvée dans de nombreux instants volés lors desquels la mer apaise, ressource et revigore (j’ai presque ressenti les embruns). Saint-Malo et ses alentours offrent le décor qu’il fallait à l’histoire de Paul.
Paul, parlons-en, quel homme, quel père, et quel mari esseulé… Des pères qui élèvent seuls leurs enfants, ça existe bien sûr, mais ce que Paul a d’attachant c’est qu’au-delà de porter ses enfants à bout de bras, il est dans l’inconnu : sa femme l’a-t-elle quitté pour un autre ? S’est-elle enfuie pour vivre une autre vie ? A-t-elle trouvé la mort ?… Autant de questions sans réponses qui n’aident pas Paul à se reconstruire. Et impossible de répondre aux questions de ses enfants…
L’importance de la famille (quoi qu’il arrive en soutien infaillible), la solidarité, l’entraide, la générosité, tout y passe. Au travers de ce roman, c’est l’histoire de la vie d’un homme qui avance malgré tout, avec ses désirs et ses faiblesses, sans autre volonté que faire de son mieux, ne pas rester passif. C’est d’une certaine façon l’amour de la Vie, envers et contre tout.
Un gros coup de coeur pour Des vents contraires, à lire absolument !
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Quelques citations pour vous faire ressentir l’émotion à la lecture de ce roman :
«On s’est engagés dans la rue et à chaque pas, le bleu mangeait un peu plus le paysage. Les maisons s’effaçaient pour laisser place aux vagues et au ciel, la rumeur des voitures s’assourdissait peu à peu et le ressac a fini par tout emplir. J’ai senti mes poumons s’ouvrir et mon cerveau retrouver sa place dans ma boite crânienne. Je me souviens d’avoir eu l’impression confuse d’être enfin rentré chez moi. On s’est assis sur le banc, le vent nous transperçait et sous nos pieds, la falaise tombait dans le sable, mangée par les lichens, les perce-pierres et les giroflées.»
Enfants de parents divorcés ou non, on a tous ressenti ce cœur serré du dimanche soir :
«La sourde angoisse des dimanches soir est retombée sur tout ça comme un voile {…} Le lendemain l’école reprenait et ce serait mon premier jour, c’était même rassurant d’être pris à la gorge par un sentiment si familier, identifiable et dont on connaissait la source. Une sensation qui vous remontait de l’enfance {…} on reprenait le cours des choses, tout nous paraissait soudain rétrécir, nos poumons la dimension des pièces, le temps lui-même. Une tristesse diffuse nous collait aux pattes jusqu’au coucher.»
Une si belle définition du bonheur :
«Cette somme de fragments discontinus constituait notre vie et dessinait en mosaïque l’image cohérente et reconnaissable de ce qu’il fallait bien nommer le bonheur, qui toujours nous échappe et ne prend sa forme qu’au passé.»
Un passage qui me correspond tout à fait :
«J’avais beau avoir été un grand lecteur, je n’avais rien d’un bibliophile. A part la poésie et quelques marottes, je me séparais de ces volumes sitôt lus, les distribuais autour de moi, aux voisins aux bibliothèques aux associations. Au fond ce n’était pas les livres que j’aimais, seulement la littérature.»
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Présentation du roman aux éditions de l’Olivier
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Ce roman a été adapté au cinéma (je ne l’ai pas vu mais maintenant il va falloir que je le regarde !), voir la bande-annonce
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A propos de l’auteur :
Olivier Adam est né en 1974. Il est l’auteur de nombreux romans et nouvelles, dont Falaises, À l’abri de rien (prix Roman France Télévisions) ou Des Vents contraires (prix RTL/Lire). Il écrit également des livres pour la jeunesse, publiés à l’École des loisirs. Plusieurs de ses livres ont inspiré des films : Poids léger, mis en scène par Jean-Pierre Améris en 2004, Je vais bien, ne t’en fais pas, réalisé par Philippe Lioret en 2006 et primé aux Césars en 2007, et Maman est folle, une adaptation pour la télévision de À l’abri de rien par Jean-Pierre Améris en 2007. Parallèlement à l’adaptation de ses livres, Olivier Adam a collaboré avec les cinéastes Alain Raoust (L’Été indien, 2008) et Philippe Lioret (Welcome, 2009).
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En voilà que j’aimerais beaucoup lire. Il est dans ma WL depuis un certains temps.
Absolument ! Echange à Paris ?