De notre monde emporté – Christian Astolfi

Auteur : Christian Astolfi

Genre : Littérature française

Nombre de pages : 192

Éditions Le Bruit du Monde (7 avril 2022)

Narval entre sur les Chantiers navals de La Seyne-sur-mer en 1972. A 21 ans, il est embauché comme graisseur. Il fait désormais partie de « la Machine », cette ville dans la ville que son père a intégrée avant lui. Ici, tout le monde se connait et l’esprit de camaraderie est fort. Les ouvriers des chantiers sont respectés. Jusqu’au jour où on annonce leur fermeture imminente…

Livre lu dans le cadre du Prix des Lecteurs de Sèvre et Loire. 

Le vendredi 20 octobre 2023, j’ai animé une rencontre à la Médiathèque Les Quatre Vents du Loroux-Bottereau (44) en présence de Christian Astolfi (venu de Marseille pour rencontrer les lecteurs qui voteront pour le Prix). Vous pouvez d’ailleurs écouter cette rencontre en ligne

Les Chantiers

Nous avons parlé de ce livre qu’a écrit l’auteur en deux parties : la première présentant les Chantiers, ses « ouvriers/habitants » et le souffle d’espoir et de liberté qui s’est emparé d’eux lorsque Mitterand a été élu en 1981. Cette chance unique de pouvoir changer leur vie. Et puis très vite, la désillusion, comprendre que les Chantiers fermeront et que malgré leur lutte, l’issue sera la même.
Louise, la compagne de Narval, le personnage solaire de ce roman, décide alors de quitter La Seyne, tandis que Narval s’y refuse. Les chantiers, c’est la Seyne et la Seyne, c’est lui. Pris d’une certaine léthargie (en plus d’une lourde mélancolie), Narval va tuer le temps. Longtemps, avant d’essayer de continuer à vivre autrement. 

L’amiante

Dans la deuxième partie, l’auteur fait entrer son 2e personnage principal : l’amiante. Cette poudre blanche dont on savait qu’elle était nocive depuis longtemps mais qui a pris son temps pour entrer dans les corps des ouvriers et les contaminer. Ainsi, autour de Narval, la maladie étend sa toile. Lentement. Insidieusement. L’occasion pour l’auteur de revenir sur ces vies qui ont été sacrifiées au profit de l’économie. Du business. Et du capitalisme. Et, même si les liens se distendent, l’amitié est bien là. Différente, mais essentielle. 

De notre monde emporté fait la part belle au travail (qui même s’il est difficile doit être bien fait), au corps (et aux répercussions de la vie sur celui-ci) et à ce monde rêvé qu’on nous a arraché. Un bel hommage à ces hommes pour ne jamais les faire passer « de la gloire à l’oubli. » 

Présentation du roman aux Éditions Le Bruit du monde

A propos de l’auteur : Christian Astolfi est né en 1958 à Toulon, et vit actuellement à Marseille. Son premier roman, Les tambours de pierre , a été retenu dans la sélection du prix Robert Walser, en Suisse, et du prix littéraire des lycéens et des apprentis de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2008. Le deuxième roman, Une peine capitale, a été distingué par le prix du deuxième roman de la librairie imprimerie Colophon, à Grignan, ainsi que dans la sélection du prix Horizon 2016. Enfin, Cette fois je ne t’attendrai pas, est paru en novembre 2018.

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