
Couleurs de l’incendie – Pierre Lemaitre
Littérature françaiseAuteur : Pierre Lemaitre
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 544
Éditions Albin Michel (3 janvier 2018)
1927. Moins de sept ans après le tragique suicide de son fils Edouard, c’est au tour de Marcel Péricourt de mourir.
Le jour de son enterrement, sa fille Madeleine, divorcée de sa crapule d’ex-mari, reprend la tête de l’entreprise familiale.
Mais, alors que le cortège s’avance au coeur d’officiels en masse, Paul, sept ans, saute du deuxième étage et vient s’écraser sur le cercueil de son grand-père.
La foule est en émoi, le temps s’arrête. Madeleine quitte la cérémonie pour conduire son fils à l’hôpital.
Je remercie chaleureusement les Éditions Albin Michel pour la lecture du deuxième volet de la trilogie entamée avec Au revoir là-haut, Prix Goncourt 2013, l’un des livres les plus extraordinaires que j’ai lus ces dix dernières années.
La barre est placée haute. J’attendais ce nouveau roman de Pierre Lemaitre avec impatience. D’autant que, si Au revoir là-haut est bien ancré dans ma mémoire, j’ai eu de plus l’occasion de me replonger dans l’histoire grâce à la magistrale adaptation cinématographique d’Albert Dupontel.
Je me souviens, j’avais été très émue par l’histoire d’Edouard et d’Albert, deux anciens poilus de la première guerre mondiale qui, souffrant de difficultés à trouver leur place dans une société française en reconstruction, avaient monté l’escroquerie du siècle en vendant de faux monuments aux morts.
Edouard, fils de Marcel Péricourt, qui, après qu’il avait été rejeté par son père à cause de son homosexualité et de son côté artiste fantasque, avait fait le choix de se faire passer pour mort et ce avec la complicité d’Albert, modeste comptable sans famille.
Couleurs de l’incendie reprend l’histoire d’Au revoir là-haut sept ans après.
Il se lit sans avoir lu le premier, mais ce serait vraiment dommage de passer à côté d’un tel chef-d’oeuvre. D’autant que cette fois-ci, il est surtout question de Madeleine, fille de Marcel et soeur d’Edouard, célibataire car divorcée de son mari qui croupit en prison pour mauvaise conduite et escroquerie.
A cette époque, une femme n’était certainement pas considérée capable de reprendre la tête d’une entreprise familiale, bancaire de surcroit.
Alors, se retrouvant seule avec son fils dont on apprend très vite qu’il est paralysé, elle va faire confiance aux hommes de mains de feu son père. A commencer par Gustave Joubert, fondé de pouvoir de la Banque Péricourt, veuf et sans enfants, et Charles Péricourt, son oncle, député de la République française, toujours en manque d’argent. André Delcourt, précepteur de Paul, et journaliste en herbe, est d’abord un soutien avant de retourner sa veste. Finalement, dans ce monde d’hommes, Madeleine ne peut plus compter que sur Léonce, sa dame de compagnie. Au moins pour un temps.
Mais, comme des charognards tournant autour de leur proie, à l’approche de la crise de 1929, Gustave Joubert et Charles Péricourt montent un stratagème pour voler l’héritage de Madeleine. Et c’est sans rien qu’elle se retrouve du jour au lendemain. Ruinée, blessée et trahie.
Ne pouvant tomber plus bas, c’est avec une force de volonté surprenante qu’elle va se battre pour sauver son honneur et celui de son fils.
Si les Couleurs de l’incendie font écho au contexte politique des années 30 en France et en Europe, elles sont aussi le reflet du feu qui brûle en Madeleine prête à tout pour redorer son blason.
Cette fois-ci bien entourée par un charmant détective, Monsieur Dupré, et une domestique polonaise, Vladi, qui ne parle pas un mot de français mais s’occupe de Paul avec une bonté hors du commun, Madeleine va tisser sa toile, précautionneusement. Avec un seul et unique but : rendre la monnaie de leur pièce à ceux qui l’ont dépouillée, à hauteur du préjudice subi.
Même si l’esprit de vengeance m’a par moments chiffonnée, l’auteur manie tellement à merveille l’art de conter une histoire avec humour et dérision que j’ai fortement apprécié cette suite impétueuse. Et qui promet un troisième volet éblouissant.
Présentation du roman aux Éditions Albin Michel
A propos de l’auteur :
Auteur de romans policiers (Robe de marié, Alex, Sacrifices) et de romans noirs (Trois jours et une vie), Pierre Lemaitre est unanimement reconnu comme un des meilleurs écrivains du genre et récompensé́ par de très nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. En 2013, il obtient le prix Goncourt pour Au revoir là-haut, immense succès critique et public.
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Il m'attend bien sagement dans ma PAL.
J'ai tellement aimé Au-revoir là haut, je me réjouis de découvrir enfin celui-ci !
J’adore retrouver les personnages d’un livre que j’avais beaucoup aimé, j’ai l’impression qu’ils font un peu partie de ma vie.
J'ai tellement aimé Au revoir là-haut ! Et à ce moment-là, je ne soupçonnais pas une minute que c'était le premier volet d'une trilogie! Tous les avis semblent unanimes… je vais devoir lire le second tome !
Eh oui, Au revoir là-haut est tellement original et puissant ! Ce deuxième tome est aussi vif et bien écrit. Vivement le troisième !