Betty – Tiffany McDaniel

Auteur : Tiffany McDaniel

Traduit par François Happe

Genre : Roman étranger

Nombre de pages : 720

Éditions Gallmeister (20 août 2020)

Ce père… mon héros (dixit Aude Bouquine)

Il était une fois Betty Carpenter, petite indienne née d’une mère blanche et d’un père Cherokee, 6ème d’une fratrie de 8 enfants. Betty est entré sur la scène littéraire française comme dans mon cœur : à pas feutrés. Puis, elle y a fait sa place. 
Née en 1954, j’ai lu avec avidité son histoire et celle de sa famille. Son père, un héros. Sa mère, une figure. Ses frères et sœurs comme des cailloux que le petit Poucet aurait semés pour retrouver le chemin de son cœur. 

Car Betty écoute, observe et raconte les histoires qu’elle entend, tout comme celles qu’elle invente, sur des papiers qu’elle enferme ensuite dans des bocaux qu’elle enterre dans le sol du Bout du monde, son terrain de jeu dans le jardin de leur maison. Les difficultés que la famille rencontre et les malheurs qui s’abattent sur eux seraient-ils le résultat d’une malédiction quelconque ? Ou la vie serait-elle parfois si dure que la réalité dépasserait la fiction ? 

Car de l’histoire de Betty, c’est celle de tout un peuple et de toute une génération que l’on écoute. Mais aussi les secrets de famille qui parfois sont révélés, et font mal à l’innocence d’une enfant. 

Ce qui est incroyable dans Betty, c’est la bonté, la lucidité et en même temps la capacité du père à être disponible pour chacun d’eux : lorsque la jeune femme qu’il rencontre dans un cimetière tombe enceinte, il se marie avec elle, lorsque son fils s’invente des maladies imaginaires, il fabrique des concoctions pour le soulager, et lorsque sa petite indienne lui demande s’il ne rêve pas d’une autre vie que la leur, il lui assure qu’il est l’être le plus heureux du monde, riche d’une famille aimante et profondément aimée. Même si les obstacles sont nombreux, il croit en un monde meilleur et juste. Pour ses enfants. 

Sur 720 pages, Betty n’est pas toujours heureuse, elle ne se mariera pas et n’aura pas « beaucoup d’enfants ». En revanche, elle m’a émue par son trait de caractère, ses actes et ses mots qui ont le mérite de raconter ce qui est inracontable. Ce que tout le monde sait mais n’a pas forcément envie de voir ou d’entendre. Sur l’injustice qui contrôle le monde et les rêves qui permettent parfois de tenir le coup. C’est beau et triste, sombre et lumineux, juste et nécessaire. Je n’oublierai pas Betty. Je n’oublierai pas Betty. Et je n’oublierai pas non plus Landon Carpenter. 

 

Présentation du roman aux Éditions Gallmeister

 

A propos de la romancière : Tiffany McDaniel vit dans l’Ohio, où elle est née. Son écriture se nourrit des paysages de collines ondulantes et de forêts luxuriantes de la terre qu’elle connaît. Elle est également poète et plasticienne. Son premier roman, L’Été où tout a fondu, est à paraître aux Éditions Gallmeister.

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