Si les dieux incendiaient le monde – Emmanuelle Dourson

Auteur : Emmanuelle Dourson

Genre : Premier roman

Nombre de pages : 256

Éditions Grasset (13 janvier 2021)

Jean entend à la radio que sa fille Albane qu’il n’a pas revue depuis 15 ans jouera en concert à Barcelone d’ici quelques jours. Malgré son grand âge et ses problèmes de santé, il embarque immédiatement pour la capitale de la Catalogne. Il se garde bien de prévenir son autre fille Clélia, qui, elle, vient de quitter les bras de son amant. 

Je remercie les Éditions Grasset pour la découverte. 

Un premier roman choral 

Jean, Clélia, Yvan, Katia, Albane… Il n’y a pas de personnage principal dans ce roman. Ils sont tous égaux. Chacun prend la parole à son tour, raconte son histoire, sa façon d’agir et de penser. Essaie de comprendre les réactions des autres, de prendre du recul sur ses actes, et de croire en l’avenir. Car s’ils sont tous isolés, ils n’en restent pas moins liés : Albane et Clélia sont les filles de Jean, Yvan le mari de Clélia (après avoir été le fiancé d’Albane), Katia la fille ainée de Clélia et d’Yvan. Et au milieu de ce petit monde vogue l’âme de Mona, la matriarche disparue. 

L’hiver était doux, mais l’eau glacée, je m’en moquais, j’avais quarante-cinq ans et je résistais à tout hormis le chagrin. 

 

Une envolée musicale

La musique est omniprésente dans ce premier roman. Tout comme l’art et la nature (l’appel au calme et la paix, au travers de nombreux lacs). Ce titre d’ailleurs si beau est un vers de Philippe Jaccottet tiré du poème Fragments soulevés par le vent. Albane est une pianiste renommée, elle va se produire sur scène et sa personnalité se révèle lorsqu’elle joue. Et nous public, on est subjugués, suspendus à cette mélodie de l’opus 111 de Beethoven qui s’immisce dans nos têtes. 

Chacun écoutait la rémanence de la musique diffuser au fond de soi la promesse d’un retour vers le lieu où, avant que le temps ne dilate l’univers et ne lui donne une histoire, tout était noué, indissoluble et éternel. 

 

Tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir 

La narratrice, Mona, est notre passeuse d’histoire. Au fil des pages, elle fait le lien entre nous et les personnages du livre et on comprend qu’elle est la femme de Jean, mère d’Albane et de Clélia. La seule qui n’est plus présente dans la vraie vie, et pourtant, ce sont ses émotions qui nous guident tandis que ses réflexions nous interpellent. On dirait que son âme vient aider à réparer les vivants. 

Si les dieux incendiaient le monde est un premier roman original et talentueux qui interpelle sur le destin des individus au sein d’une même famille, sur ces liens qui nous relient et se distendent peu à peu, et sur la capacité de chacun à s’adapter au monde dans lequel il vit.  

 

Présentation du roman aux Éditions Grasset

 

A propos de la primo-romancière : née en 1976 à Bruxelles, Emmanuelle Dourson a fait des études de lettres. Si les dieux incendiaient le monde est son premier roman.

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