Pactum Salis – Olivier Bourdeaut
Littérature françaiseAuteur : Olivier Bourdeaut
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 256
Éditions Finitude (janvier 2018)
Jean a quitté Paris, la ville Lumièrede comme il l’appelle, pour devenir paludier près de Guérande.
Michel, à son compte dans l’immobilier, est à l’abri du besoin. Sa vie est réglée au millimètre et, deux soirées par mois, il s’enivre copieusement.
C’est le lendemain de sa dernière beuverie, alors qu’il est en vacances à La Baule, qu’il se retrouve à cuver son ivresse sur un tas de sel, au milieu des marais salants. Ceux qui appartiennent à Jean.
Je remercie les Éditions Finitude et l’agence Anne & Arnaud pour la lecture du second roman d’Olivier Bourdeaut.
Pactum salis, « l’amitié est un pacte de sel », dans le sens où elle est durable, presque éternelle, comme le sel.
La rencontre entre Jean et Michel n’a pourtant rien d’engageant au départ. Michel a saboté le travail de Jean qui réagit vivement en allant même jusqu’à vouloir l’étriper. Furieux d’avoir été traité ainsi, Michel ne se laisse pas faire.
Et pourtant, une fois la colère retombée, lui qui n’a jamais eu besoin de personne, Michel a envie de faire un geste envers Jean. Un lien indéfinissable l’attire vers celui avec qui la relation a plutôt mal démarré. Contre toute attente, Jean se laisse attendrir par cet homme qui représente tout ce qu’il a voulu fuir en quittant Paris.
J’ai failli passer à côté du fait des digressions (volontaires ?) des 100 premières pages mais à compter du moment où les deux hommes se revoient, l’histoire prend tout son sens. Tous deux à l’opposé l’un de l’autre, ils réussissent pourtant à partager une soudaine et surprenante complicité. Avec une fragilité qui, comme des montagnes russes, les fait passer de l’amitié à la haine en un instant.
Moi qui avais beaucoup aimé En attendant Bojangles, j’attendais avec impatience ce deuxième roman d’Olivier Bourdeaut qui a en fait été écrit avant Bojangles (l’auteur l’ayant retravaillé depuis).
Si j’ai retrouvé la plume vive et teintée d’humour, l’intrigue est en revanche bien différente. Un peu perdue, je l’avoue, par l’histoire parallèle de l’amitié entre Jean et Henri (lorsqu’il habitait Paris), j’ai mis du temps à m’attacher aux personnages. Mais je dois reconnaitre qu’une fois leur réconciliation annoncée, j’avais très envie de connaitre la suite de leurs péripéties.
D’autant que le lieu de l’intrigue, les marais salants près de Guérande, avec le goût de la nature et le goût du large très présents, sont un paysage idyllique pour s’évader !
En somme, malgré un démarrage un peu lent, j’ai pris plaisir à dénouer le fil de l’histoire et la fin n’a pas manqué de m’étonner.
Présentation du roman aux Éditions Finitude
A propos de l’auteur :
Olivier Bourdeaut est né au bord de l’Océan Atlantique en 1980. L’Education Nationale, refusant de comprendre ce qu’il voulait apprendre, lui rendit très vite sa liberté. Dès lors, grâce à l’absence lumineuse de télévision chez lui, il put lire beaucoup et rêvasser énormément.
Durant dix ans il travailla dans l’immobilier allant de fiascos en échecs avec un enthousiasme constant. Puis, pendant deux ans, il devint responsable d’une agence d’experts en plomb, responsable d’une assistante plus diplômée que lui et responsable de chasseurs de termites, mais les insectes achevèrent de ronger sa responsabilité. Il fut aussi ouvreur de robinets dans un hôpital, factotum dans une maison d’édition de livres scolaires – un comble – et cueilleur de fleur de sel de Guérande au Croisic, entre autres.
Il a toujours voulu écrire, En attendant Bojangles en est la première preuve disponible.
Je n'arrive toujours pas à savoir si j'ai vraiment envie de le lire ou pas. D'un côté je suis curieuse après En attendant Bojangles, mais de l'autre… j'ai vraiment peur d'être déçue !
Laisse passer un peu de temps, je dirais… Car il ne faut pas s’attendre à retrouver l’éclat d’En attendant Bojangles. Une fois que tu as accepté ça, tu pourras le lire avec plaisir car la plume est toujours aussi agréable.