On ne se baigne pas dans la Loire – Guillaume Nail

Genre : Littérature française

Nombre de pages : 160

Éditions Denoël (4 janvier 2023)

Dernier jour d’une colo d’été. Il faut beau, chaud, c’est l’occasion d’une dernière sortie pique-nique sur les bords de Loire. Jusqu’au moment où l’un d’entre eux lance : « On va se baigner ? »

Or, c’est bien connu, on ne se baigne pas dans la Loire…

Merci aux Éditions Denoël pour la lecture du premier roman adulte de l’auteur. 

J’ai découvert Guillaume Nail car l’un de ses romans ados était en lice pour le Prix Vendredi. Lorsque j’ai appris qu’il sortait un roman « adulte », son titre m’a tout de suite plu. Sans même savoir de quoi il retournait, j’avais terriblement envie de le lire. 

Une bande d’ados, à la vie à la mort

Gus, Lorenzo, Tof, Pierre, Farid, Nathan, Pavel, etc. 

Qui n’est jamais parti en colo ? Qui n’a jamais vécu la difficulté de la séparation ? Double séparation d’ailleurs : celle de quitter ses parents au départ, et celle de quitter ses potes au retour. Les monos aussi avec qui on a créé des liens, vécu des choses qu’on ne raconterait pas à ses parents, et avec qui on s’est construit des souvenirs. 

Benoit, Pauline…

Tout le monde ne s’apprécie pas mais par la force des choses, quand on a passé six semaines ensemble, pendant les vacances d’été, on fait partie d’un groupe. Et la force d’un groupe, c’est d’aller de l’avant. De s’autostimuler. De se lancer des défis aussi…

Alors, quand l’un propose d’aller se baigner, même si tout le monde sait qu’il ne faut pas le faire, on a tendance à se laisser tenter. Pour voir. Braver le danger, ensemble. Et c’est parti ! 

Une journée à la façon d’un fait divers

Une décision en entrainant une autre, c’est sur les deux dernières journées de l’été que revient l’auteur. En posant le contexte, il expose les faits jusqu’au drame. Là où tout a basculé. Car bien entendu, s’il s’agissait juste d’un pique-nique, cela n’aurait pas fait un roman. 

D’ailleurs, l’auteur précise en fin d’ouvrage que, même si ses personages sont de fiction, il aimerait d’une certaine façon rendre hommage à un groupe de jeunes qui s’est noyé en 1969. En alternant les chapitres selon les différents points de vue, il expose toutes les versions de l’histoire. Vue par les ados, les monos, et même par le fleuve. Qui est un personnage à part entière car c’est bien lui qui surprend le groupe. Mais que se passe-t-il quand la nature reprend ses droits ? 

Une plume addictive

Avec des chapitres courts et des phrases percutantes, ce roman se lit d’une traite. Une tension est palpable dès la début et ne cesse de monter crescendo. Difficile d’anticiper la suite des événements car il règne une grande confusion dans le groupe. Entre les actes et les pensées, la paisibilité du moment et l’angoisse sourde du fleuve, il est difficile de se laisser aller. En fait, comme devraient l’être les moniteurs, on reste focus, tout du long. Car si l’on sait que le drame est inévitable, on se laisse tenter par une issue moins terrible. 

On ne se baigne pas dans la Loire est un roman sensible et sincère servi par une plume fiévreuse. Un réel plaisir de lecture même s’il nous vrille le coeur. 

 

Présentation du roman aux Éditions Denoël

 

A propos de l’auteur : traducteur de formation, Guillaume Nail a de multiples talents : scénariste, journaliste, comédien, il est également auteur jeunesse.

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