Nora Webster – Colm Tóibín
Roman étrangerAuteur : Colm Tóibín
Genre : Roman étranger
Nombre de pages : 414
Editeur : Robert Laffont (18 août 2016)
Dans l’Irlande des années 60, Nora Webster élève seule ses quatre enfants depuis la mort de son mari, Maurice. Chaque jour, des habitants de la petite ville dans laquelle elle habite depuis toujours viennent la voir pour lui présenter leurs condoléances et Nora les accueille avec gentillesse.
Mais, le temps passant, elle va devoir, contre vents et marées, réapprendre à vivre et à travailler pour subvenir aux besoins de sa famille.
Lorsque j’ai lu le synopsis de Nora Webster, j’ai immédiatement eu envie de lire ce roman, d’effectuer cette plongée au cœur de l’Irlande de la fin des années 60. Je remercie donc chaleureusement les Editions Robert Laffont pour cette lecture du nouveau Colm Tóibín.
A 46 ans, Nora voit sa vie basculer. Son mari décède des suites d’une maladie éprouvante tout au long de laquelle elle l’a accompagné. Au détriment de ses enfants qui se sont vus confier à sa tante Josie pour une durée indéterminée.
Depuis le décès de Maurice, les garçons ont réintégré le domicile avec leur mère, tandis que les deux grandes sont le plus souvent parties (notamment à Dublin) pour faire leurs études et ne rentrent que le we. Après un intermède de quelques mois, l’absence de Maurice pèse toujours sur leur quotidien à tous. Alors, ne pouvant vivre décemment avec la seule pension de l’Etat, Nora doit retravailler, comme elle l’avait fait avant son mariage. Et dans la même entreprise.
L’ignorance est le gage du bonheur…
A chaque chose qu’elle entreprend, Nora s’inquiète du regard des autres. Il faut dire que la bonne éducation et la bienséance primaient dans cette Irlande profonde à l’époque. Mais tout de même, elle réussit à s’émanciper et à faire des choses qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir (/vouloir ?) faire un jour. Elle se teint les cheveux, en vient à se syndiquer et va même jusqu’à prendre des cours de chants. Elle s’achète un gramophone pour le simple plaisir d’écouter de la musique… C’est dire si elle en viendra à se moquer du qu’en dira-t-on !
Dans cette Irlande aux magnifiques paysages naturels sauvages, au cœur du conflit nord-irlandais qui divisait les populations et des minorités qui militaient pour l’égalité des droits, Colm Tóibín joue avec ses personnages, nous provoque, par moments, et use de stratagèmes pour nous faire voir d'un bon oeil l'évolution de Nora.
C’est réussi, cette femme est une battante. Nora est à la fois une femme bien dans son époque, une veuve dans le respect de la mémoire de son mari et une mère fière de ses enfants (malgré leurs failles). Même si ce n’est pas facile tous les jours, elle a le courage de ses actes et leur montre le chemin à suivre.
Accompagner Nora Webster et sa famille sur quelques années était assez plaisant mais bizarrement sans émotion. Je suis incapable de vous expliquer pourquoi mais j’ai ressenti comme une distance entre le livre et moi, je me suis attachée aux personnages mais leur avenir m’importait peu. Et puis surtout, il y a deux ou trois choses que j’aimerais éclaircir dans les dernières pages du livre. Si l’un(e) de vous l’a lu, je veux bien en discuter en message privé !
Elle se demandait si elle était la seule à mener son existence ainsi, entre l’ennui de ses jours d’un côté, lepur éclat de cette vie imaginaire de l’autre, et rien entre les deux.
Présentation du roman aux Editions Robert Laffont
A propos de l’auteur :
Auteur irlandais reconnu dans le monde entier, Colm Tóibín a été trois fois dans la dernière sélection du Booker Prize. Aux Éditions Robert Laffont, dans la collection «Pavillons», ont été publiés Le Testament de Marie (2015), La Couleur des ombres (2014), Brooklyn (2011), L'Épaisseur des âmes (2008) et Le Maître (2005).
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Coucou, Brooklyn avait été un vrai coup de coeur alors j'ai vraiment hâte de me procurer celui-ci. J'espère être plus touchée que toi et que la fin n'est pas ouverte car je déteste ça! Autant en emportent les livres.
Ah super, j’en parlerai volontiers avec toi quand tu l’auras lu alors ! Fais-moi signe 😉