Les corps conjugaux – Sophie de Baere

Auteur : Sophie de Baere

Genre : Littérature française

Nombre de pages : 336

Éditions JC Lattès (22 janvier 2020)

Alizia, l’adolescente reine des podiums, est devenue Alice lorsqu’elle a quitté sa Normandie natale pour une vie plus anonyme à Paris. Après avoir été mise en lumière, cette fille d’immigrés italiens avait besoin de passer inaperçue. En face de chez elle habite Jean. Un jeune homme délicat dont elle tombe éperdument amoureuse. Rapidement, ils s’installent ensemble, Alice met au monde une petite fille, Charlotte, et lorsqu’après 10 ans de vie commune elle est enceinte de son deuxième, ils décident de se marier.
Mais quelques jours après leur mariage, Alice disparait. 

Je remercie les Éditions JC Lattès pour la lecture du nouveau roman de Sophie de Baere. 

Je le sais maintenant, l’amour qui s’attarde est une merveille. 

 

D’office, le pitch m’avait donné envie de le lire. Ensuite, je l’ai vu passer chez des blogueurs dont j’aime les avis de lecture. Il me fallait donc le lire à mon tour. C’est chose faite ! Mais cela n’a pas été de tout repos car si l’amour qui empreigne les pages du roman est entier, la cause de la disparition m’a réellement perturbée. 

Je m’explique : je vois très bien Alice, jeune fille élevée par sa mère (son père les ayant quittés jeunes) dans un petit village de province. Elle a un temps incarné pour sa mère une revanche sur la vie. Mais lorsqu’elle a voulu prendre son indépendance, elle l’a payé de sa relation filiale car sa mère qui ne lui a plus jamais adressé la parole. 

Se retrouver seule dans la Capitale peut faire peur ; pas pour Alice qui au contraire n’aspirait qu’à être madame tout-le-monde. Dans cette quête d’émancipation, elle rencontre Jean, son double, son essentiel, celui en qui elle se reconnait. Il y a comme un lien qui les relit, inutile de lutter contre cette attirance qui est belle, épanouissante et heureuse. Aussi, profitent-ils de la vie. Leur bonheur est entier, leur joie de vivre au coeur de leur foyer. 

La vie est un feu mal éteint qui ne demande qu’à s’embraser. 

 

Forcément, lorsqu’Alice disparait, il y a comme un tremblement de terre qui s’opère dans le coeur de Jean. Il se retrouve à élever seul sa fille, sans savoir ce qui a pu arriver à Alice. Les années passent et… 

Je ne raconterai pas la suite. Je peux seulement vous dire que la raison qui pousse Alice à fuir est un grand tabou qui dérange. Personnellement, j’ai été choquée, non pas par la situation mais par la réaction d’Alice. Qu’est-ce qui l’a poussée à faire ce choix ? Comment ses proches s’en remettront-ils ? Que vont-ils devenir, des deux côtés ? Il n’est pas question de gentils et de méchants, non, c’est plus complexe : il y a celle qui a choisi de partir et ceux qui doivent conjuguer avec l’absence (ou l’absente). Et comme le livre se déroule sur plusieurs décennies, on a tout le loisir d’élaborer des hypothèses qui se vérifieront. Ou non. 

Le grand amour ne passe pas. Il continue de battre en chacun de ceux qu’il a élus, tapi tout près du coeur. Jusqu’à la fin. 

 

Avec Les Corps conjugaux, Sophie de Baere nous livre une superbe histoire d’amour. Un texte fort et addictif qui nous révèle l’Amour plus fort que tout, qui peut soulever des montagnes comme il peut être dévastateur. Au travers des yeux d’une femme qui aura beaucoup souffert, seule face à ses responsabilités, et seule responsable de ses actes. Même si dans son fou sillage elle entraine irrémédiablement ses proches : son mari, leur fille, son gendre, son petit-fils… Personne n’est épargné. Mais qui sait ce qu’il/elle aurait fait à sa place ? La question reste en suspens. 

#LesCorpsConjugaux #NetGalleyFrance

Présentation du roman aux Éditions JC Lattès

 

A propos de l’auteur : Sophie de Baere est diplômée en lettres et en philosophie. Après avoir habité à Reims puis à Sydney, elle s’est installée sur les hauteurs de Nice où elle vit et enseigne toujours. Elle est également auteure, compositrice et interprète de chansons françaises. Son premier roman, La Dérobée, est paru en avril 2018 aux éditions Anne Carrière.

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