
L’Archipel du chien – Philippe Claudel
Littérature françaiseAuteur : Philippe Claudel
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 288
Éditions Stock (14 mars 2018)
Sur une île au large de l’Afrique, trois corps sont découverts sur la plage.
Seules 5 personnes sont au courant : la Vieille, le Maire, le Docteur, Amérique et le Spadon. Bientôt s’ajoute au groupe l’Instituteur, qui passait par là. Puis, le Curé.
Sur l’idée du Maire, pour ne pas déranger la tranquillité des habitants de l’île – et accessoirement remporter le projet d’installation d’un complexe thermal -, ils décident de faire disparaitre les corps de ces naufragés sans-papiers. A l’unanimité, à l’exception de l’Instituteur qui, résigné, accepte sans toutefois la partager la décision du groupe.
Je remercie chaleureusement les Éditions Stock pour la lecture du nouveau roman de Philippe Claudel.
De nombreux événements sont organisés en marge du salon Livre-Paris et je suis très heureuse d’avoir été conviée par les Editions Stock à un brunch littéraire en présence de l’auteur.
En amont de cette rencontre absolument passionnante (Philippe Claudel est un bel orateur et il a même lu un extrait de son roman à voix haute), j’ai donc lu L’Archipel du chien dont je trouve la jaquette magnifique.
En incipit, un narrateur omniscient raconte la façon dont il va relater les événements qui se sont déroulés sur l’île qu’on ne nous situe volontairement pas bien mais qui pourrait être les Canaries par exemple.
D’entrée de jeu, on apprend le drame et, malgré les rappels à l’ordre (ou à la raison d’ailleurs ?) de l’Instituteur refusant la décision du Maire, les protagonistes sont désormais liés par un lourd secret.
Ils n’ont tué personne et pourtant, cet acte de dissimulation fait pour protéger leur île (rappelons que seul l’Instituteur ne fait pas partie de l’île – il est arrivé il y a peu pour remplacer la Vieille), va néanmoins faire voler en éclat le semblant de tranquillité qui y régnait.
– Les souvenirs. On peut les garder, mais on peut aussi les râper comme un morceau de fromage dans la soupe. Et après, ils n'existent plus. Ca, tu comprends ?
– Ca, je comprends. Le fromage, il disparait. Il fond dans la soupe. Il ne reste que le goût dans la bouche, mais avec un verre de vin, on le chasse. Il n'en reste plus rien.
Rythmé au gré des ronflements du Brau, le volcan de l’île, ce roman noir est oppressant à souhait. Une fois démarré, je l’ai lu en apnée car bien entendu, malgré son côté sombre, j’avais envie de connaitre la fin. Comment cette histoire si mal emmanchée allait-elle bien pouvoir finir ?
S’il n’y a point de lueur d’espoir, ce roman marque un tournant dans l’oeuvre de l’auteur (que j’avais découvert avec La petite fille de Monsieur Linh). Une vision très noire de la nature humaine néanmoins servie par une plume toujours aussi agréable à lire.
Présentation du roman aux Éditions Stock
A propos de l’auteur :
Écrivain traduit dans le monde entier, Philippe Claudel est aussi cinéaste et dramaturge. Il a notamment publié aux éditions Stock Les Âmes grises, La Petite Fille de Monsieur Linh, Le Rapport de Brodeck et L’Arbre du pays Toraja. Membre de l’académie Goncourt, il réside en Lorraine où il est né en 1962.
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Merci Caro pour cette chronique très intéressante… et qui me donne très envie de lire ce roman.
Claudel avait déjà brillamment exploré la noirceur de l'âme humaine avec "les âmes grises", que j'avais adoré… alors l'Archipel du Chien va bien vite trouver une place dans ma bibliothèque !!
Merci
Je t’en prie Adeline ! Le plus épatant, c’est que cet auteur est aussi passionnant à lire qu’à écouter. Je te souhaite une bonne lecture !