La disparition de Joseph Mengele – Olivier Guez
Littérature françaiseAuteur : Olivier Guez
Genre : Littérature française
Nombre de pages : 240
Éditions Grasset (16 août 2017)
22 juin 1949, Joseph Mengele, sous le pseudonyme d’Helmut Gregor, arrive en Argentine. A Buenos Aires, à près de 40 ans il va, comme d’autres nazis de haut rang, tenter de se faire oublier et commencer une nouvelle vie.
Roman lu dans la cadre de la préparation du Festival du Livre de Colmar 2017, présenté lors de l’apéro-littéraire des livres en voix du samedi 25/11/17 à 11 heures.
Je remercie sincèrement les Éditions Grasset pour la lecture du roman qui a obtenu le Prix Renaudot 2017.
Il n’y aucun doute : superbement écrit, ce roman se lit d’une traite.
Malgré les atrocités qu’a commises le docteur Joseph Mengele, on s’intéresse à sa vie de cavale en Amérique du Sud. Replongeant dans une époque, l’après-guerre, lors de laquelle le monde découvre avec horreur et stupéfaction la réalité de ce qui s’est passé, de ce que certains ont commandité ou largement contribué à faire… Et pourtant, en changeant souvent de pseudonyme, Mengele a réussi à s’enfuir en Argentine, puis au Paraguay et encore au Brésil.
Comment a-t-il pu passer ainsi entre les mailles du filet d’un monde qui voulait punir les anciens nazis ? Comment n’a-t-il pas été rattrapé par les agents du Mossad en soif de vengeance ? Comment n’a-t-il pas été dénoncé par ses pairs expatriés comme lui à Buenos Aires et ailleurs ?
Joseph Mengele sait être patient, jamais il ne dérape, toujours il réussit à obtenir ce qu’il veut. Mais même en habitant à l’autre bout du monde, il garde un oeil sur l’Allemagne et l’Europe (qui finiront pas lancer un mandat d’arrêt international contre lui, sans succès).
En 1964, après toutes les désillusions qu’il a déjà vécues, il apprend une terrible nouvelle : il est déchu de tous ses titres universitaires. Mengele est anéanti.
Ce qu’il y a de plus terrible dans ce roman finalement, c’est qu’on se rend compte que, quoi qu’il ait pu faire, «l’ange de la mort» du camp d’Auschwitz, le monstre qui estimait ses relations au nombre de victimes faites pendant la guerre, n’était pas un sur-homme. Juste un homme qui a réussi, pour sa survie, à se fondre dans la masse sans jamais renier ses idées. Avec l’éternelle conviction de n’avoir fait que son devoir et d’avoir œuvré pour le bien de sa nation.
En 1979, il meurt noyé sur une plage brésilienne. Sans jamais avoir affronté la justice des hommes. Ce qui me laisse, je l’avoue, un goût amer…
Présentation du roman aux Éditions Grasset
A propos de l’auteur :
Olivier Guez est l’auteur, entre autres, de L’Impossible retour, une histoire des juifs en Allemagne depuis 1945 (Flammarion), Éloge de l’esquive (Grasset) et Les Révolutions de Jacques Koskas (Belfond).
Il a reçu en 2016 le prix allemand du meilleur scénario pour le film Fritz Bauer, un héros allemand.
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