Interview exceptionnelle de Guillaume Musso
InterviewsPhoto officielle ©Emanuele Scorcelletti
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Interview
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L’interview Carobookine : le rendez-vous incontournable pour vous lecteurs.
Chaque mois un auteur prend la parole et nous dévoile ses secrets d’écrivain.
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Guillaume Musso
«L’écriture, une échappatoire à la réalité avec un simple stylo bille !»
Guillaume Musso est depuis cinq années consécutives l’auteur français le plus lu. Traduit en 40 langues, il s’est fait connaître avec succès grâce à ses romans à la tonalité surnaturelle. Son dernier roman, La fille de Brooklyn, paru chez XO Editions, est dans les meilleures ventes depuis sa sortie en mars 2016.
Il est le maître du suspense français et il me fait l’honneur de répondre à mes questions. Je le remercie du fond du coeur.
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Guillaume Musso, vous êtes le maître du suspense français avec des romans qui ont parfois une dimension surnaturelle.
Comment vous est venue cette envie d’écrire dans le genre policier ? Avez-vous toujours eu beaucoup d’affinité avec le suspense ?
Guillaume Musso : Le suspense, l’émotion, la réflexion sont les fils conducteurs de ma narration. J’ai toujours pleinement assumé ce plaisir d’être un storyteller et de chercher à offrir à mes lecteurs une expérience originale de lecture en les dépaysant et en les tenant en haleine.
Mais j’écris toujours mes histoires à un double niveau : d’abord, le plaisir de raconter une histoire, puis la possibilité d’utiliser cette histoire pour ventiler certaines réflexions et pour traiter de certaines thématiques. Par exemple, dans La fille de Brooklyn, la paternité, le rôle des femmes, les secrets au sein du couple, le deuil, la psychanalyse…
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Pour être un bon écrivain, faut-il être un bon observateur ou un bon rêveur ?
Guillaume Musso : Sans doute un peu des deux…
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Vous dites vous-même vous inspirer de faits réels.
Y a-t-il un sujet tabou sur lequel vous ne pourriez pas écrire ?
Guillaume Musso : Je m’inspire parfois de faits réels, mais ce n’est pas automatique. L’écriture doit rester un territoire de liberté et je ne veux rien m’interdire a priori.
L’écriture est toujours pour moi un territoire incertain qui n’obéit à aucune règle. C’est pour ça que je fais souvent le parallèle entre l’écriture d’un roman et une histoire d’amour : une histoire d’amour réussie, c’est rencontrer la bonne personne au bon moment, et un roman réussi, c’est souvent une bonne histoire qui vous arrive au moment où vous êtes le mieux capable de la mener à son terme.
Quel a été le moment le plus décisif dans votre parcours d’écrivain ?
Guillaume Musso : À 15 ans, lorsque j’étais en classe de seconde, mon professeur de français a organisé un concours de nouvelles. L’écriture de cette histoire, influencée par ma lecture de Stephen King et par l’univers onirique du Grand Meaulnes, m’a révélé le plaisir que pouvait constituer l’écriture. Une échappatoire à la réalité, la possibilité de créer des univers, des personnages… tout ça avec un simple stylo bille !
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Dans chacun de vos romans vos personnages ont une part de mystère.
N’est-ce pas le reflet de la réalité ? N’a-t-on pas tous une zone d’ombre, des secrets inavoués ?
Guillaume Musso : Les personnages sont souvent à l’image de l’être humain, bien sûr. Pour qu’un personnage soit intéressant, il faut prendre le temps de le construire, de lui bâtir un passé, une enfance, des racines, des lignes de faille…
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Dans votre dernier roman, La fille de Brooklyn, l’histoire s’achève de façon rationnelle. Votre héros Raphaël, écrit «un bon chapitre doit contenir un début, un milieu et une fin».
Est-ce l’une de vos règles d’écriture ? Avez-vous toujours la fin avant d’entamer un chapitre ? Et, d’une façon plus générale, tel John Irving pour la plupart de ses romans, vous demandez-vous «Que se passe-t-il à la fin de ce livre qui fait que cela vaille la peine de lire tout ce livre ?»
Guillaume Musso : L’écriture d’un roman comme La fille de Brooklyn, basé sur le principe d’une enquête à tiroirs, repose beaucoup sur la cohérence de l’intrigue et nécessite donc, avant la phase de rédaction, un travail de documentation ainsi que la construction d’une ossature solide. Mais une fois ce travail accompli, j’aime me laisser surprendre par l’écriture. Ainsi, des personnages, des situations nouvelles apparaissent souvent pendant la rédaction du roman.
Il faut s’accommoder de cet imprévu et le considérer comme une chance, comme un signe que vous êtes sur la bonne voie puisque vos personnages se mettent parfois à exister par eux-mêmes.
Le seul reproche que l’on peut vous faire est que vos livres se lisent trop vite.
Avez-vous jamais envisagé d’écrire un ensemble de romans qui se suivent ? (Y aura-t-il une suite à La fille de Brooklyn ?)
Guillaume Musso : Disons qu’il y a certains personnages dont je n’ai peut-être pas fini de raconter l’histoire : Alice Schaefer, Madeline Green et bien sûr Raphaël Barthelemy et son fils Théo. À suivre dans les prochaines années, donc…
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Guillaume Musso : «Ne fréquente pas la médiocrité, c’est une maladie contagieuse»
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Vous qui êtes écrivain, vous arrive-t-il de lire d’autres auteurs ?
Guillaume Musso : Bien sûr, où que j’aille, j’ai toujours au moins un livre avec moi. Je lis de tout : romans, essais, livres sur l’art…
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Quel livre lisez-vous en ce moment ?
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Guillaume Musso : Porcelain, l’autobiographie de Moby qui fait revivre le New York trash d’il y a 25 ans.
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Quel est votre dernier coup de cœur ?
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Guillaume Musso : Le diptyque de Jean-Christophe Grangé : Lontano et Congo Requiem.
Dans les années 90, Grangé a défriché le terrain pour beaucoup de raconteurs d’histoires français. Avec les années, ses intrigues ont encore gagné en complexité sans faire l’impasse sur le style. Il reste pour moi un modèle de rigueur et de longévité.
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Guillaume, je vous remercie chaleureusement pour votre gentillesse et le temps que vous avez bien voulu m’accorder. Merci d’avoir joué le jeu des confidences.
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A propos de l’auteur :
Né en 1974 à Antibes, Guillaume Musso est l’auteur français le plus lu. Traduit en 40 langues, il s’est fait connaître avec succès grâce à ses romans à la tonalité surnaturelle. Depuis plusieurs années, il s’installe comme l’un des auteurs incontournables du suspense français, avec des titres tels que L’Appel de l’ange, Central Park et plus récemment L’instant présent. Son thriller fantastique, Et après…, a été porté à l’écran avec Romain Duris et John Malkovich.
Guillaume Musso est sur Facebook, Instagram et Twitter
Retrouvez mes chroniques sur La fille de Brooklyn et L’instant présent
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Bonjour,
Après avoir dévoré les livres depuis des années de Marc Levy que j'adore, je me suis attaquer à ceux de Guillaume Musso. Même si les deux auteurs ne sont pas dans le même style, ça faisait un moment que j'avais un de ces livres en stock "La fille de papier" et j'ai adoré. J'ai poursuivi avec "Central Park" et ca y est, je suis fan!!! Il a une façon d'écrire ses romans incroyable, des rebondissement à chaque chapitres et des fins insoupçonnées!! J'ai continué avec "La fille de Brooklyn" que je viens d'achever. J'adore un auteur que je regret de ne pas avoir lu avant. Je ne sais pas d'ou il puise un tel concentré d'idées, mais époustouflant ! Je me suis déjà dit que je devais jetter un coup d'oeil à toutes ces références mais il y en a tellement à chaque fin de roman que je laisse le mystère.
Plus que 12 à lire 🙂
Bonne journée!
*attaqué (oups)
Bonjour Nadine,
Je ne peux que partager votre enthousiasme sur Guillaume Musso ! Je n’ai pas lu tous ses livres mais presque, en tout cas assez pour savoir apprécier sa plume et sa faculté à se renouveler de livre en livre. Je vous souhaite de belles lectures en perspective !
Bravo Caro,
Super interview, l’Olympe en si peu de temps, et comme tu le dis cela peut attirer de la lumière sur des auteurs moins en vue.
Belle Corse
Merci Anthony ! C’est gentil. Bonnes vacances à toi aussi.
Bravo ! Une interview inédite, parce que c’est un peu comme une star ce Guillaume 😉 La classe j’adore !!
Merci Fanny ! Moi aussi j’adore 😉
Excellente interview de ce maître du suspens !
Ces livres sont faciles à lire et le scénario toujours bien ficelé, que demander de plus ? On y trouve du plaisir comme dans un bon film et c’est là l’essentiel !
Tout est dit !