Interview coup de poing d’Olivier Norek
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Interview
L’interview Carobookine : le rendez-vous incontournable pour vous lecteurs.
Chaque mois un auteur prend la parole et nous dévoile ses secrets d’écrivain.
Olivier Norek
«Fais bien ce que tu fais»
Olivier Norek, lieutenant de police à la section enquêtes de recherches du SDPJ 93 depuis dix-sept ans, est l’auteur de Code 93, Territoires et Surtensions, trois polars largement salués par la critique et le public.
Surtensions a remporté le Prix Le Point du polar européen en 2016.
Aujourd’hui, il me fait le plaisir de répondre à mes questions.
Votre écriture est si vive et rythmée qu’elle nous impose une lecture à haute tension.
Comment écrivez vous ? Quelle est votre astuce pour nous rendre addict ?
Olivier Norek : Des chapitres courts, tout d’abord. Penser toujours à éviter les longueurs dans les descriptions. Ne pas écrire pour SE faire plaisir mais pour faire plaisir au lecteur. Comme le client, c’est lui le roi.
Dans votre dernier roman, vous rendez compte d'un univers carcéral particulièrement cruel et odieux. Vous n'hésitez pas à maltraiter des malfrats mais aussi des innocents et à faire mourir des personnages.
N'avez vous jamais peur de choquer vos lecteurs ? Cette violence est elle un mal nécessaire pour rendre vrais vos romans ?
Olivier Norek : Le lecteur est très difficilement «choquable»… Il en a lu d’autres. Giebel, Chattham, Favan et Sire Cédric les ont habitués à pire ! Et concernant la violence, malheureusement, je la tire de faits divers réels et d’enquêtes sur lesquelles j’ai travaillé. Ma violence, elle est vraie, elle a existé. Ma violence, c’est un témoignage.
La vengeance est au cœur de Surtensions.
N'est ce pas finalement une forme de justice à l'état sauvage ?
Olivier Norek : C’est exactement cela. L’homme s’est volontairement séparé d’un de ses droits, celui de la Justice. Ainsi, dans une société policée, la victime laisse à la Justice le pouvoir de prononcer une peine, une sorte de vengeance différée. Lorsque la vengeance, qui n’est rien d’autre que sa propre justice, est laissée aux mains des hommes, alors nous revenons à l’état sauvage.
Page 237, vous écrivez à propos de Thomas : "Il puisa dans leur peur et dans son amour."
La peur peut-elle être plus puissante que l'amour pour arriver à ses fins ?
Olivier Norek : Ce sont deux moteurs extrêmement puissants. La peur engendre plutôt une réponse réflexe alors que l’amour est (parfois) plus réfléchi. La peur incite à la fuite, l’amour à l’affrontement. Je vais avoir besoin de plus de place là… 😉
Alex et Nunzio font partie de la famille Musconi, au cœur de la mafia corse.
Connaissez vous la Corse vous même ? Y êtes vous le bienvenu depuis la sortie de Surtensions ?
Olivier Norek : Une partie de mes malfrats sont Corses comme ils auraient pu être d’ailleurs… Ce n’est pas une caricature car je n’en fais pas des indépendantistes ou de vulgaires poseurs de bombe. Ici, ils sont braqueurs de bijouterie. Je ne suis pas très fan des clichés, même si j’en use toutefois de temps en temps. Donc, pas de soucis avec les Corses. D’ailleurs je trouve que je les traite plutôt bien…
Vous concourrez actuellement pour le Grand Prix des Lectrices ELLE dans la catégorie "policier" au côté d'autres figures du polar comme Franck Thilliez, Peter May ou encore Hervé Commère.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres ? Que diriez vous aux jurées pour les convaincre ?
Olivier Norek : Il n’y a que mon livre pour les convaincre… le reste c’est de la pub, de la com’ et de la poudre aux yeux ! Le jury n’y sera pas sensible…
Vos remerciements sont particulièrement sincères et chaleureux.
À l'image du capitaine Coste, avez-vous autour de vous une fine équipe qui vous soutient et vous incite à écrire ?
Olivier Norek : Oui, j’ai une base solide dont le ciment est ma famille, mes amis et mes potes flics. Concernant les remerciements, je ne me vois pas vraiment m’attribuer tous les lauriers du «succès». Un livre, ça ne s’écrit pas seul, pas les miens en tout cas. Donc, chaque personne qui a mis une pierre à mon édifice mérite amplement un petit mot en fin de bouquin, non ?
Votre prochain roman sortira en octobre 2017.
Si j'ai bien compris la fin de Surtensions, qui est la 3ème (et dernière ?) enquête du capitaine Coste, ce nouveau livre devrait être inédit dans ses personnages, n'est ce pas ? Pouvez vous nous en dire plus ?
Olivier Norek : Pas de Coste pour mon quatrième roman. Pas de 93 non plus. Le reste, permettez-moi de le garder encore un peu secret, même si déjà quelques informations ont fuité (la plupart venant de moi, je ne sais pas tenir ma langue) 😉
Olivier Norek : «Fais bien ce que tu fais».
Elle est de mon père, elle est toute mon enfance. Si tu aides, fais-le sans réserve et sans attente de retour. Si tu aimes, donne tout. N’abandonne jamais. Et si tu recules un jour, ce ne sera que pour prendre de l’élan.
Vous qui êtes écrivain, vous arrive-t-il de lire d’autres auteurs ?
Olivier Norek : Bien sûr ! Tous les potes de polars y sont passés… on commence ? Ok ! Hugo Boris, Claire Favan, Maud Mayeras, Sire Cédric, Barbara Abel, Nicolas Lebel, Jacques Saussey, Sandrine Colette, Laurent Scalese… je ne m’arrête plus… Fabio Micceli, Stéphane Bourgoin, les Camhug… et même les inconnus comme Bernard Minier ou Franck Thilliez, il faut laisser la chance aux petits jeunes.
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Olivier Norek : Et tu vis encore de Corinne Martel… mais je suis juste au début…
Quel est votre dernier coup de cœur ?
Olivier Norek : Sans aucune hésitation… Police de Hugo Boris.
Question bonus : l’interview Carobookine, c’est chaque mois un nouvel auteur qui prend la parole : un cercle d’intimes pour les abonnés Carobookine. Vous avez joué le jeu des confidences (merci !). Maintenant c’est à vous de choisir qui vous souhaitez nous faire connaitre mieux.
Alors, à qui passez-vous le relais ? Quel sera le prochain à nous dévoiler ses secrets d’écrivain ?
Olivier Norek : Je me permets alors de vous conseiller des auteurs de cœur. Des auteurs qui, outre leurs bons romans, sont de belles, très belles personnes : Claire Favan, Jacques Saussey, Sire Cédric, Nicolas Lebel ou Hugo Boris. Oui, je sais, c’est large…
Olivier, je vous remercie chaleureusement pour votre franchise et le temps que vous avez bien voulu m’accorder. Merci d’avoir joué le jeu des confidences.
A bientôt,
Crédit photo : Bruno Chabert et Lopez
Retrouvez ma chronique de Surtensions
Présentation du roman chez les Editions Michel Lafon
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Viens de finir »surtensions »..pas possible d en rester là ! !!
C’est vrai ! Cette trilogie est addictive
Chouette interview ! Merci à tous les deux.
De moncôté, j'ai beaucoup aimé "Code 93", "Territoires" m'attend sagement dans ma bibliothèque, je m'en occupe bientôt 😉 Quant à "Surtensions" je dois le recevoir demain ! Youpii !
Et bien voilà, une nouvelle addict 😉
C'est vraiment une très bonne interview et les réponses sont très claires. Bravo. Olivier Norek.
C’est très gentil à vous, merci Olivier. J’espère que nous aurons l’occasion de nous rencontrer au hasard d’un Salon !