Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard

Auteur : Thibault Bérard

Genre : Premier roman

Nombre de pages : 304

Éditions de l’Observatoire (8 janvier 2020)

A 20 ans déjà, Sarah avait failli mourir. Sauvée in extremis par une femme (et une musique), elle avait alors appris le goût de la vie. Surtout depuis qu’elle avait rencontré Théo. Son autre, son double, son essentiel. 

A 42 ans, Sarah est morte. Mais, pour nous, c’est avec beaucoup de poésie qu’elle revient sur sa vie. Elle nous raconte une histoire : sa façon de voir les choses, ses émotions et celles de ceux qui l’entourent. L’occasion de voir les choses sous un autre angle et de les apprécier à leur juste valeur. 

Je remercie les Éditions de l’Observatoire pour la lecture en avant-première du roman de Thibault Bérard. 

Voici un premier roman qui frappe fort ! Déjà par son titre, si beau et si parlant. Ensuite par son histoire, si douloureuse et néanmoins lumineuse. Enfin, par son écriture, si poétique et si (écorchée) vive. Il est juste que les forts soient frappés est une pépite de cette Rentrée Littéraire de Janvier 2020. Notez-le !

Dès les premières pages, ce livre nous fait une promesse : celle de nous dire la vérité, sans nous épargner. Sarah a son franc-parler, elle ne met pas les formes car elle ne sait pas faire. Elle n’a jamais eu à analyser les choses car il lui a déjà fallu trouver cette envie de vivre. Innée pour certains quand d’autres doivent l’apprendre. Ce n’est ni une qualité, ni un défaut, c’est comme ça, un point c’est tout. 

Sa chance à Sarah, c’est d’avoir réussi à inverser la tendance, en tout cas assez vite pour rencontrer Théo dans de bonnes conditions. Gardant son rire jaune et son humour noir, elle a eu la chance de faire connaissance avec celui qui a su lui donner confiance en elle. Si la passion existe, alors Théo aime Sarah passionnément, c’est-à-dire sans retenue. Et en retour, Sarah a choisi son optimisme à lui, sa fantaisie, ses bonnes ondes. 

De leur amour exponentiel, naitront Simon, puis Camille. Malheureusement, c’est au pire moment, à l’apogée de leur bonheur, que la maladie s’immisce dans ce joli cercle familial. Alors qu’elle est enceinte de 7 mois, Sarah apprend qu’elle a une tumeur grosse et très mal placée. Si leur maison du bonheur était construite en zone sismique, alors à cet instant, le tremblement de terre la réduirait à néant. Les fondations se briseraient, les certitudes s’effondreraient et leur positivité serait touchée. Malgré tout, Théo est un battant et, pour deux, il mettra toute son énergie dans cette bataille contre la maladie. Il s’épuisera à tout gérer mais il s’en moquera car de sa motivation dépend la rémission de sa femme, il en est convaincu. Et c’est ainsi que le titre du livre prend tout son sens…

La force d’un homme se mesure à ses faiblesses. 

 

La fin de l’histoire est terrible mais elle est connue dès le début. Ce qui est passionnant, c’est le cheminement, le combat d’une vie nourri par l’espoir et la beauté des actes que l’on accomplit par amour. Car oui, par amour, on peut soulever des montagnes. On est invincibles, ou presque. En tout cas, par amour, on peut croire pour deux, voire même pour trois ou quatre. Oui, par amour, on peut gérer la maladie, les enfants, le boulot car tout le monde le sait pour avancer il faut savoir garder un certain équilibre. Et même lorsque le destin vous joue des tours, sombres et douloureux, qu’il vous faut surmonter des épreuves, la vie est une aventure si extraordinaire qu’elle vous offre parfois une sortie au bout du tunnel. On n’est pas toujours prêt à l’accepter mais gardons les yeux ouverts car qui sait ce qui nous attend ?  

You should always see life as if you’ve just come out of a tunnel

 

Le premier roman de Thibault Bérard est terriblement difficile, mais il est somptueux ! Pour 1000 raisons au 1er rang desquelles l’amour d’un homme et d’une femme qui s’aiment plus que tout. Car, si vivre sans espoir équivaut à s’arrêter de vivre, Théo aime trop la vie, sa femme et ses enfants pour rester passif. Alors, nous lecteur, on le suit, on le soutient et on vibre au rythme de ses actes. On espère, on pleure, et on se dit qu’il y a parfois urgence à vivre ici et maintenant. Pleinement se satisfaire de l’essentiel. Accepter son passé, vivre le présent et avoir confiance en l’avenir. Pour ne rien regretter. Car l’amour est plus fort que tout. 

 

Présentation du roman aux Éditions de l’Observatoire

 

 

A propos de l’auteur : Thibault Bérard est né à Paris en 1980. Après des études littéraires, il devient journaliste, puis éditeur. Il est depuis treize ans responsable du secteur romans aux éditions Sarbacane. Il est juste que les forts soient frappés est son premier roman. 

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