Ici n’est plus ici – Tommy Orange

Auteur : Tommy Orange

Genre : Premier roman

Nombre de pages : 352

Éditions Albin Michel (21 août 2019)

Tony, Dene, Opale, Edwin, Bill, Calvin, Jacquie, Orvil, Octavio, Daniel, Blue et Thomas. Tous Américains. Tous Indiens. Vivant ou ayant vécu à Oakland, dans la baie de San Francisco. Ils sont jeunes, ou moins jeunes, frères et soeurs, parent isolé, enfant abandonné, oncle sur le retour, et ils se préparent au « pow-wow ». Ce grand rassemblement qui est une manifestation festive permettant aux Amérindiens de faire vivre leur héritage culturel, en famille ou entre amis. 

Je remercie les Editions Albin Michel pour la lecture du premier roman de Tommy Orange, paru en France lors de la Rentrée Littéraire de septembre 2019, mais déjà #1 des ventes ailleurs dans le monde depuis de nombreuses semaines. Ce livre est un « phénomène littéraire ». Et je vous le confirme puisque, de passage à Portland, dans la plus grande librairie indépendante du monde, ce livre m’a tapé dans l’oeil. Avec son titre si particulier, There there, et sa couverture orange, il était N°1 du Powell’s Bestseller Fiction. Comme il était déjà sur ma liseuse, je m’y suis mise immédiatement. 

Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. 

Tout le monde connait ce proverbe. En anglais : « We don’t inherit the Earth of our ancestors; we borough it from our children ». Ce livre est tout à fait à son image. 

Au début, ce roman n’est pas facile à lire, car dans chaque chapitre on fait la connaissance d’un nouveau personnage. Forcément, on essaie de comprendre ce qui les lie (famille, ami, relation pro…) mais en fait non, c’est impossible car les temporalités sont différentes (sur 50 ans glissant). Néanmoins, leurs destins sont liés : tous Amérindiens, tous autochtones, en accord ou non (conscients ou non) avec leurs origines. La plupart des scènes se déroulent à Oakland, même si certains passages ont lieu ailleurs aux USA, mais c’est le point de départ autant que celui d’arrivée puisque l’issue est le pow-wow. 

Inscrit au coeur de la violence de la vie moderne, ces douze personnages sont des êtres abimés par la vie. Comme leurs ancêtres avant eux, ils évoluent dans un univers de rue et/ou de pauvreté, d’incompréhension aussi. Certains secrets sont trop lourds à porter, d’autres vous mettent du plomb dans l’aile et quelle que soit votre volonté, il est difficile de changer votre destin. Mais néanmoins pas impossible. 

Il fallait qu’elle les pousse plus fort parce qu’ils devraient, pour réussir dans la vie, fournir plus d’efforts que quelqu’un qui n’est pas autochtone. 

 

Un 1er roman noir percutant, comme si la vie était une succession de faits divers nourrie par un vent de liberté. Sombre et dur mais aussi chaleureux grâce aux traditions ancestrales : tenues, danses, chants et musiques du monde, qui nous offrent une parenthèse poétique. Un roman écrit avec le coeur, celui qui aime et celui qui souffre, autant qu’avec ses tripes !

 

Présentation du roman aux Éditions Albin Michel

 

A propos de l’auteur : Né en 1982, Tommy Orange a grandi à Oakland, en Californie, mais ses racines sont en Oklahoma. Il appartient à la tribu des Cheyennes du Sud. Diplômé de l’Institute of American Indian Arts, où il a eu comme professeurs Sherman Alexie et Joseph Boyden, il a fait sensation sur la scène littéraire américaine avec ce premier roman. « Meilleur roman de l’année » par l’ensemble de la presse américaine. Finaliste du prix Pulitzer et du National Book Award, il a reçu plusieurs récompenses prestigieuses dont le PEN/Hemingway Award. 

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